email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

FILMS / CRITIQUES

Picnic

par 

- L’énigmatique premier long métrage du cinéaste roumain a remporté de nombreux prix depuis sa première mondiale à la Mostra de Venise 2008

Très prolifique auteur de courts métrages ayant également réalisé plusieurs projets pour la télévision, le réalisateur roumain Adrian Sitaru a déjà remporté de nombreux prix avec son premier long métrage de fiction cinématographique : Hooked [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Adrian Sitaru
fiche film
]
. Dévoilé en première mondiale à la dernière Mostra de Venise, le film compte déjà notamment à son palmarès un Alexandre d'argent et le prix de la meilleure actrice (ex-aequo) au Festival de Thessalonique, ainsi que le Prix New Voices/New Visions au Festival de Palm Springs.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Ce titre au très petit budget d’environ 100 000 euros est une coproduction franco-roumaine entre la société de Sitaru, 4Proof Film, Arte France Cinema et Movie Partners In Motion Film (société pilotée par Marie-Pierre Macia et Juliette Lepoutre). Rezo, qui assure les ventes internationales du film a déjà des accords avec plusieurs territoires européens.

Ce film n'est pas seulement le superbe portrait d'un couple qui frôle la rupture, c'est aussi un exercice de style puisque la totalité du film a été tourné en caméra subjective et alterne souplement entre les différents points de vue des différents personnages.

Mihai (Adrian Titieni) et Sweetie (Ioana Flora), couple chancelant parti à la campagne pour pêcher, renversent accidentellement une prostituée nommée Ana (Maria Dinulescu) avec leur voiture. Alors que le couple, persuadé qu'elle est morte, discute de ce qu'ils vont faire du corps, Ana reprend ses esprits en pleine forêt. Comme si elle ne se rendait pas compte de ce qui s'est passé, elle s'insinue progressivement dans la vie du couple et rompt l'équilibre ténu de leur crise émotionnelle.

Il a fallu à Adrian Sitaru pas moins de 16 versions du scénario et trois ans pour ce film à l'économie très sobre influencé, de son propre aveu, par le Dogme. Hooked se distingue des autres titres roumains récemment encensés (qui appartiennent à ce qu'on qualifie maintenant de "Nouvelle Vague roumaine") parce que le contexte du film est contemporain et non historique. "Je ne voulais pas parler des problèmes politiques de mon pays mais m'intéresser au comportement humain", explique le réalisateur.

Le directeur de la photographie Adrian Silisteanu est, à sa manière, un acteur important du film : il n'avait à sa disposition qu'une mini-caméra DV (une caméra HD ou 35mm n'aurait pas pu effectuer des mouvements continus à 300 degrés) dont il a dû chorégraphier les déplacements avec les acteurs.

L’actrice Maria Dinulescu décrit les répétitions comme une expérience unique et très ardue : "Nous avons beaucoup, beaucoup répété avec la caméra jusqu'au moindre pas, car nous ne pouvions nous permettre absolument aucune improvisation". "Le fait que ce film a été réalisé avec un budget presque nul n'a pas posé de problèmes" plaisante l'actrice. "En tant qu'acteurs, nous avons vu que c'était un très bon scénario et n'avons pas demandé d'argent, d'ailleurs on n'aurait pas pu nous en donner !"

Adrian Sitaru développe en ce moment son prochain film, une histoire plus personnelle sur la maladie de sa mère intitulée Of Love, With Best Intentions. Ce projet, développé dans le cadre de la Résidence Cinéfondation, a reçu une aide à la production du Centre de la cinématographie roumain lors de sa session automnale de distribution de soutiens. Le tournage devrait commencer au deuxième semestre de cette année.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy