30/03/2009

Après une intrigue tragique, avec Il papà di Giovanna (Coupe Volpi à la dernière Mostra de Venise pour l'interprétation d'Alba Rohrwacher), Pupi Avati revient dans les salles avec un film, Gli amici del Bar Margherita [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film], débordant de joyeux souvenirs de sa ville, Bologne, dans les années 1950.

Taddeo, interprété par le débutant Pierpaolo Zizzi, est l'alter ego du réalisateur à dix-huit ans. Tout le monde l'appelle Coso ("machin") : "ce surnom représente ma difficulté à exprimer mon identité, à l'époque", avoue le cinéaste. À travers les yeux du jeune homme, nous découvrons les personnages qui fréquentent le bar du titre ; Diego Abatantuono, Gianni Cavina, Neri Marcorè, Luigi Lo Cascio, Fabio De Luigi Alfiero Toppetti et Claudio Botosso redonnent vie à un univers masculin tantôt cynique et sans pitié tantôt plein d'un énorme désir de gaieté dans un après-guerre qui connaît déjà les premiers effets, illusoires, du boum économique.

Les femmes sont traitées avec un mélange d'attirance et de mysogynie. On voit des mères (Katia Ricciarelli), une entraîneuse (Laura Chiatti) et une professeur de piano (Luisa Ranieri) mais la règle numéro un du Bar Margherita, c'est que les femmes n'y entrent pas. "C'était une société machiste, admet Avati, mais mon Bar Margherita est une sorte de Panthéon de champions d'un monde d'innocence" qui tissent une toile de rêves, d'aventures et de boutades féroces.

Dans un paysage cinématographique qui décrit presque toujours le présent, Gli amici del Bar Margherita se tourne vers le passé avec humour et légèreté (les matraques et la répression des grèves de 1954 par le ministre de l'Intérieur Mario Scelba restent très lointaines) parce que, dit-il, "il faut bien se confronter au passé avec le regard d'aujourd'hui".

Ce film, produit par le frère du metteur en scène, Antonio Avati, pour DueA Film, en collaboration avec Rai Cinema, sort le 3 avril sur 250/300 copies distribuées par 01 Distribution.

(Traduit de l'italien)