email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

Álvaro Brechner • Réalisateur

“Il faut défendre la nature transculturelle du cinéma"

par 

Álvaro Brechner est né il y a 33 ans à Montevideo. Il y a dix ans, il a quitté la capitale uruguayenne pour s'installer à Madrid et y devenir réalisateur. Il a depuis lors filmé plusieurs documentaires et courts métrages et il y a quatre ans, s'est mis à travailler sur son premier long métrage de fiction, Mal día para pescar [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
, coproduit par les sociétés espagnoles Telespan 2000 et Baobab à hauteur de 70% et par la maison uruguyenne Expresso à 30%. Le film a été présenté cette année à la Semaine de la critique de Cannes.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Brechner a tourné le film dans son pays natal, mais il a choisi une équipe de collaborateurs espagnoles. On ne s'étonnera donc pas qu'il rejette les étiquettes nationales et aient les idées plus larges : "J'aime à penser que le cinéma appartient à la planète ciné, bien que chaque oeuvre corresponde clairement au moment et au lieu où elle est produite. Ce qui est beau dans le cinéma, c'est sa capacité à transcender les cultures, ce qui fait que Jean-Pierre Melville a voulu recréer en France le cinéma nord-américain des années 1930, avant qu'arrive John Woo pour emmener en Asie un cinéma inspiré par Melville et qu'enfin Tarantino s'inpire de Woo pour ramener de nouveau ce cinéma aux États-Unis. Le cinéma renvoie toujours à la personnalité de son créateur et de la société dans laquelle il vit, mais il renvoie toujours au cinéma lui-même. En ce moment, on défend les cinématographies régionales, ce qui est importantn, mais il faut aussi défendre la nature transculturelle du cinéma".

L'analyse est bien adaptée pour décrire son premier film, où on perçoit les échos de plusieurs genres différents. "Je voulais qu'il ait un air de Il était une fois.... J'aime beaucoup quand on voit un film et qu'on entre complètement dans un monde particulier qui n'est pas à l'angle de la rue mais plus proche de la fantaisie et du rêve, or moi j'ai rêvé d'un de ces villages où l'on voit le soleil se lever et se coucher, qui s'inscrive bien dans le concept du western, avec deux hommes qui font face à un destin inévitable".

Ces deux hommes sont le Prince Orsini et Jacob Van Oppen, respectivement imprésario et boxeur en tournée dans une série de villages oubliés d'Amérique du Sud (lire l'article) : "Le film parle surtout du processus de formation de l'identité et de la manière dont on finit par devenir ce qu'on croit qu'on est. Tous les personnages parlent constamment de ce qu'ils sont, mais quand on ressent ce besoin, c'est qu'on cache quelque chose : un manque de confiance en soi".

Pour ce qui est de l'avenir, Mal día para pescar aura été un vrai tournant dans la carrière de Brechner. “En ce moment même, précise le réalisateur, j'ai peu de plans de court terme, parce que cela fait trois mois que je fais le tour des festivals. J'ai un scénario de prêt que nous venons de commencer à démarcher ; j'espère que ce sera une coproduction majoritairement européenne".

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy