email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

Didier Costet • Distributeur, Swift

European Distributors Up Next! 2010 - France

par 

Rencontre avec le dirigeant de la société parisienne Swift, fondée en 1992 et distributrice en salles via sa filiale Equation de films d’auteurs de qualité signés notamment Susanne Bier, Brillante Mendoza, Andrea Arnold, Pedro Costa, Christoffer Boe, Pernille Fischer Christensen, Anders Morgenthaler, Jessica Hausner ou encore Götz Spielmann. Sélectionné par l’European Film Promotion dans le cadre de European Distributors: Up Next! qui se déroulera durant le Festival de San Sebastian (du 17 au 25 septembre 2010), Didier Costet évoque son activité et son analyse du marché.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)
Hot docs EFP inside

Cineuropa : Quels sont les grands axes de la stratégie de Swift ?
Didier Costet : Nous avons les trois activités de distribution (cinéma, TV et vidéo) et nous opérons aussi en production. Côté cinéma, nous sommes plutôt axés sur le film d’auteur alors que pour la TV et la vidéo, nous travaillons sur tous les genres de films. Nous distribuons en salles environ quatre films par an. J’aime travailler sur des films un peu pointus et différents sur le plan de l’histoire. Nous avons ainsi distribué Red Road, le premier film d’Andrea Arnold, et également beaucoup travaillé avec le cinéma scandinave, notamment avec Susanne Bier dont nous allons sortir le nouveau film In a Better World [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
.

Quelle est votre analyse de l’évolution du public ?
Le public français est malheureusement aujourd’hui un peu hermétique au cinéma d’auteur avec des sujets durs dont les entrées diminuent d’année en année. Par exemple, le film de Brillante Mendoza qui a le mieux marché, Lola, est aussi le plus facile alors que Kinatay avait pourtant obtenu le prix de la mise en scène d’une très forte édition du Festival de Cannes. Aujourd’hui, beaucoup de films sortent et les entrées augmentent globalement, mais elles sont concentrées sur des films très populaires. Le public cinéphile disparaît en France, ce qui est très inquiétant. Il n’y a pas de relève car les jeunes s’intéressent très peu au cinéma d’auteur. Or c’est déjà très difficile d’en faire la promotion et de convaincre les exploitants de donner un nombre suffisamment important de séances. Les moyens de promotion restent les mêmes qu’il y a vingt ans et je trouve tout à fait anormal que nous n’ayons pas accès à la télévision. Il n’y a jamais eu de réflexion intelligente sur la façon de faire la promotion du cinéma à la télévision en essayant d’établir des règles. Il faudrait qu’on ait la possibilité de le faire comme on l’a en vidéo.

Comment jugez-vous la distribution en France par rapport à celles des autres pays ?
Les vendeurs internationaux réussissent à vendre quelques films en France parce qu’il y a un système d’aides extraordinaire et exceptionnel que l’on ne retrouve dans aucun autre pays. Quand on regarde la situation de la distribution ailleurs, c’est effrayant.

Quelle est votre motivation principale pour persévérer dans votre ligne éditoriale exigeante ?
Ce qui est excitant dans ce métier de distributeur, c’est essayer de partager l’amour que l’on a pour un film avec un public. Cela ne m’intéresse pas de sortir des films pour sortir des films, même s’ils sont de qualité, et de faire des entrées. Sur Lola, avec un travail que j’ai commencé en essayant d’installer progressivement Brillante Mendoza en France, il y a un vrai plaisir de distributeur car cela a été difficile de trouver de salles, de sortir le film, de faire la promotion, mais il y eu une rencontre avec le public : la première semaine, les salles étaient pleines, on refusait du monde. Là, on retrouve le plaisir de sortir des films en salles.

Avec Brillante Mendoza, vous avez ajouté la production à la distribution
Nous l’avons découvert par la distribution avec Le masseur que j’avais vu à Toronto, puis Slingshot. J’ai alors rencontré Brillante dans un festival. Il m’a parlé de Serbis et j’ai décidé de le produire ce que nous avons poursuivi avec Kinatay [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
et Lola. Nous en sommes maintenant à préparer le 4ème, Captured, avec Isabelle Huppert et un tournage qui démarrera début janvier 2011.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy