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Vincent Paronnaud et Marjane Satrapi • Réalisateurs

Poulet aux prunes : un hymne à l'Amour et au cinéma

par 

- Poulet aux prunes: nouvelle adaptation d’une bande dessinée signée par le duo Paronnaud-Satrapi, qui avait séduit le public avec Persepolis

Après le succès fulgurant de Persepolis [+lire aussi :
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, Vincent Paronnaud et Marjane Satrapi étaient particulièrement surveillés par la presse, impatiente de découvrir Poulet aux prunes [+lire aussi :
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, la nouvelle adaptation d’une de leurs bandes dessinées. De passage à la 68e Mostra de Venise où le film a été présenté en avant-première, le tandem est revenu sur le processus de transposition du dessin figé à la magie de l’écran.

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Quelle était votre intention de départ avec Poulet Aux prunes ?
Vincent Paronnaud : Nous voulions rendre un hommage au cinéma des années 50, mais nous n’avions pas de limites réelles par rapport à une esthétique ou un genre particulier. Il s’agissait avant tout de raconter une histoire d’amour, mais aussi parler de la perte de l’amour, de la rupture avec l’instrument et avec la musique... Il fallait ensuite trouver des astuces pour arriver à nos fins.
Marjane Satrapi : C’est un cri d’amour pour le Cinema, mais aussi un cri d’amour pour l’amour. C’est important de faire de l’art pour l’art de temps en temps.

Pourquoi avoir modifié l’instrument en remplaçant le Târ de la BD par un violon ?
Marjane Satrapi : Le Târ marche très bien dans le livre, mais au cinéma, ça ne marchait pas. L’instrument était trop grand, trop oriental alors nous avons choisi de le remplacer par le violon qui existe partout, chez les Tziganes ou dans les orchestres symphoniques de l’autre bout du monde. C’est un instrument international. Il permet au personnage de se déplacer aussi, c’est important quand les images sont animées.

Allez-vous revenir au dessin animé ?
Marjane Satrapi : Seul le temps nous le dira. Jusqu’à la sortie du film, on ne saura pas ce que nous ferons ensuite. Le dessin, d’une manière ou d’une autre, fera de toute façon partie de ce que nous ferons parce que nous venons de là. Mais pour l’instant, nous n’avons pas l’énergie d’envisager la suite d’un point de vue artistique.

Est-ce un Téhéran très documenté que vous représentez dans Poulet aux prunes ?
Marjane Satrapi : Pas vraiment, c’est un Téhéran fantasmé. Vincent et moi n'aimons pas vraiment le folklore. Nous voulions juste un lieu qui serve l’histoire de la meilleure façon possible et notre approche n’était pas documentaire.

Avez-vous voulu raconter cette histoire comme un conte ou comme un point de vue réaliste sur la vie ?
Marjane Satrapi : Il n’y a pas de note d’espoir dans le film parce qu’il n’y en a pas dans la vie. Nous allons tous mourir et nous le savons tous. C’est un film sur le désir ou plutôt sur la perte du désir. Le désir de manger, de rire et finalement de vivre. En ça, le point de vue est très réaliste, mais l’approche narrative est celle du conte.
Vincent Paronnaud : Oui c’est un conte. Le rapport à la musique dans le film est typiquement une mécanique de conte dans laquelle les objets, les idées ou les concepts sont incarnés et des rapports avec les personnages. On sait bien que le violon n’est pas forcément l’instrument du pauvre. On peut gagner beaucoup d’argent en jouant du violon, mais dans le film, c’est ça qu’il symbolise : un amour et un mode de vie auxquels il faut renoncer pour survivre.

Votre première expérience avec de vrais acteurs ne vous a pas fait peur ?
Vincent Paronnaud : J’appréhendais ce moment. J’étais dubitatif du travail d’un acteur sur un plateau, mais tout ça m’a fasciné. Je ne viens pas de cet univers et je me suis rendu compte de ce processus selon lequel un acteur insuffle la vie à un personnage en travaillant son rôle. J’ai assisté à ça sans devoir agir moi-même en créant la vie de toutes pièces. C’est très particulier pour un artiste.

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