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Brad Jurjens • Réalisateur

De L.A. à la guerrilla estonienne

par 

- Jurjens évoque pour Cineuropa son expérience à Los Angeles et son récent retour en Estonie pour des auditions pour son prochain projet

Brad Jurjens, qui a quitté l'Estonie pour Los Angeles à l'âge de 19 ans, a réalisé ensuite des films d'action à petit budget et des films de genre comme Hired Gun, Identity Crisis et The Bank Job. En 2008, Jurjens a également fondé la société de distribution Tavix Pictures avec le producteur Casey Evans.

Cineuropa : Qui étiez-vous avant de devenir réalisateur ?
Brad Jurjens : Je viens du petit village estonien de Viljandi. Je suis fils unique et c'est ma mère qui m'a élevé. Enfant, j'écrivais de petits livres et rêvais d'en faire des films avec mes amis. Nous avions même choisi tous ces endroits où nous pourrions filmer. Cependant, grandir en Union soviétique signifiait qu'on était déjà content d'avoir de la saucisse sur son pain, alors convaincre sa mère de vous offrir une caméra... Quand j'ai eu douze ans, je me suis mis à écouter du heavy metal et j'ai emprunté une vieille guitare est-allemande à l'école de musique du coin. À dix-neuf ans, j'avais assez en poche pour déménager à Los Angeles et devenir la plus grande rock star depuis les Beatles. Ça n'a pas vraiment marché (bien que j'ai eu la chance de jouer avec des musiciens parmi mes idoles, comme Tommy Lee et Slash). Finalement, je me suis remis à l'écriture et me suis entraîné à la composition de scénarios et à la pyrotechnie. J'ai fini par faire quelques courts métrages avec des amis aux aspirations similaires et c'est comme ça que tout a commencé. <

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Cela peut paraître évident, mais pourquoi avez-vous voulu quitté l'Estonie ?
C'était devenu trop petit. J'avais l'impression d'y avoir fait tout ce que j'avais à y faire. Ce ne serait plus vrai maintenant mais les choses étaient différentes il y a seize ans. Le pays portait encore des langes alors que j'étais prêt à casser la baraque la bite à l'air ! Et puis il y a la météo, que je haïssais de toute mon âme. Maintenant, mes origines estoniennes sont une excellente manière d'entamer la conversation, parce que la plupart des Américains pensent que ça vient du film Encino Man ou que c'est un pays inventé.

Parlez-nous des films que vous avez faits à Los Angeles.
Mon dernier en date s'appelle Hired Gun. Je l'ai réalisé à Hollywood avec une superbe troupe comprenant Michael Madsen, Said Faraj, Fahim Fazli , Shane Wood et mon compatriote estonien Johann Urb. C'est une sorte de film d'action expérimental où le "gentil" n'est pas si gentil que ça, même s'il reste un ange comparé aux "méchants" – d'où le sous-titre, “Bad versus Evil” ("mauvais contre méchant", ndlt). Nous avons distribué le film aux États-Unis via ma société, Tavix Pictures, et il a assez bien marché. Nous l'avons aussi vendu à quelques autres pays – Nikkatsu, par exemple, l'a acheté pour le Japon et vendu comme la sortie DVD 2010 en matière de film d'action américain.

Peut-on espérer qu'il sera un jour possible de faire de bons films de genre dans les pays baltes ?
Oui, bien sûr ! C'est juste difficile parce que les budgets sont très limités. Les réalisateurs provenant de petits pays ont besoin de partir, d'aller travailler un peu dans des endroits comme la France ou Los Angeles, de quitter leurs confortables prés carrés et d'essayer de comprendre comment on fait des films de genre plus importants et intéressants avec des petits budgets. Il faut qu'ils soient plus ouverts à autre chose que les films profonds et prétentieux qu'ils font, sinon ça ne va jamais changer. Les coproductions internationales sont une autre manière de s'en sortir, mais elles ne sont pas faciles à bien mener parce qu'avec des coproducteurs, les choses peuvent mal tourner. Les différences culturelles et autres entrent en jeu. Pour l'Estonie, la coproduction n'a été que rarement un système fructueux.

Vous êtes ici pour faire passer des auditions pour votre prochain film. Qu'est-ce qui vous a décidé à revenir ?
Il y a une histoire formidable que personne encore n'a voulu ou trouvé le courage de raconter, celle de la résistance estonienne à l'occupant soviétique au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, quand des hommes, nombreux, ont décidé de prendre les armes et de se cacher dans la forêt, d'y vivre et de mener des attaques en espérant que les forces occidentales viendraient bientôt à leur secours. C'est une histoire de bravoure, une tragédie et bien sûr un récit avec un peu d'action.

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