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Rodney Perkins • Directeur du Fantastic Market

“Nous souhaitons trouver des films ayant de réelles chances de succès”

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- Avant la première édition du Marché Frontières de Bruxelles, Cineuropa s’est entretenu avec le directeur du Fantastic Market, Rodney Perkins

Rodney Perkins  • Directeur du Fantastic Market

À la veille de la première édition du Marché de la coproduction internationale Frontières de Bruxelles, Cineuropa s’est entretenu avec le programmeur en chef du Fantastic Fest d’Austin et directeur du Fantastic Market, Rodney Perkins. Il a évoqué pour nous les critères qui selon lui permettent d'organiser un marché du film de genre réussi, notamment en termes de visibilité des films et des talents qui y participent. Le Fantastic Market/Mercado Fantastico, pour lequel les demandes d'inscription sont ouvertes jusqu’au 31 mai, a lieu dans le cadre du plus important festival du film fantastique des États-Unis. Il est dédié aux réalisateurs d’Amérique latine, d’Espagne et du Portugal, ainsi qu’aux réalisateurs hispaniques des États-Unis.

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Cineuropa : Pourquoi organiser un marché dans le cadre du Fantastic Fest ?
Rodney Perkins : De nombreux réalisateurs hispanophones, ou d’Amérique latine en général, participent depuis toujours au festival : Eugenio Mira, Nacho Vigalondo… Nous avons donc eu l’idée de ce marché. Nous avons pensé que compte tenu de nos liens forts avec des cinéastes de ces pays, nous nous concentrerions sur les pays d’Amérique latine et autres pays hispanophones.

Pourquoi ne pas viser les cinéastes anglophones ?
L’une des raisons est que le Marché Frontières, rattaché au festival Fantasia, couvre déjà les industries cinématographiques d’Europe et d’Amérique du nord. Nous souhaitions donc ne pas empiéter sur ce terrain, mais au contraire nous démarquer complètement de ce qu’ils font. C’est pour cela que nous avons choisi cette région. Ces pays sont un vivier de réalisateurs talentueux qui ne reçoivent pas autant d’attention que ceux d’autres pays. Il y a tant de personnes qui font un travail de qualité là-bas qu’il nous a semblé très intéressant de les exposer au monde.

Ce marché s'adresse aussi aux réalisateurs espagnols et portugais. En outre, le festival fait partie de la Fédération des festivals européens de films fantastiques. Le cinéma fantastique a-t-il une niche plus importante en Europe qu’aux États-Unis ?
Notre public principal est américain, mais la plupart des films de notre programmation ne proviennent pas des États-Unis. Les titres que nous choisissons sont plus internationaux : ils viennent avant tout d’Europe, d’Amérique du sud ou d’Asie. D’une certaine manière, ce que nous faisons, c'est présenter aux Américains des films des quatre coins du monde. Je pense que c'est un des éléments qui font de notre marché un événement unique et qui nous distinguent de tous les autres festivals des États-Unis, voire d’Amérique du Nord. L’industrie cinématographique européenne est plus unifiée. Ici, aux États-Unis, tout est régi par le marché et contrôlé par Hollywood. Ceux qui s'intéressent aux films de genre sont de vrais passionnés qui veulent voir et soutenir les films, qui leur consacrent des sites internet. Le marché du film de genre américain est régi à la fois par l’industrie et par les fans. L’industrie sait qu’il existe un public pour ces films, mais il faut faire converger la demande des passionnés et les intérêts de l’industrie. Je crois qu’en Europe, le fonctionnement est différent.

Le monde du cinéma de genre est peut-être différent de celui des autres films…
Tout à fait. Il n’existe par exemple pas de sites consacrés uniquement aux drames. Certaines personnes sont intéressées par certains types de films en particulier. C'est sur ces gens que nous nous appuyons, ce sont ces gens que l’industrie tente d’atteindre. D’après moi, c’est vraiment un phénomène spécifique aux films de genre.

Quels critères les films doivent-ils remplir pour être sélectionnés au marché ?
Nous avons quelques critères mais grosso modo, nous souhaitons accueillir des films ayant de réelles chances d’être menés à bien et de réussir. Nous regardons qui travaille sur chaque projet, quel est son budget, nous essayons de nous faire une idée de la viabilité du film... Le premier film du marché de l’an dernier à avoir été réalisé est présentement en cours de post-production. D’autres films ont trouvé des partenaires et des producteurs. Notre première édition a donc eu des résultats concrets.

Quelles améliorations apporterez-vous au marché cette année ?
La plus grosse nouveauté est la création d’une section “projets en cours“. Ces projets auront aussi droit à des séances de présentation. Ainsi, nous épaulerons les oeuvres à toutes les phases de leur développement : des séances de présentation de projets et de la section “projets en cours“ à la post-production et aux dernières étapes de la production, quand le cinéaste cherche des fonds supplémentaire ou du moins les moyens nécessaires à boucler son film. Le but, si tout se passe bien, est d’avoir un cycle complet où les projets naissent et sont menés à terme.. 

La phase de post-production est-elle la plus importante pour les marchés destinés aux films de genre ?
Je crois qu’il est important d’avoir des films en fin de production, car c’est le signe que les titres repartent du marché en ayant progressé. Cela montre aussi aux membres de l’industrie présents que le marché peut proposer des projets déjà bien avancés, des projets concrets dans lesquels ils craindront peut-être moins de s’impliquer. Les agents de ventes et les producteurs préfèrent souvent s’impliquer dans les projets plus tôt, mais cela simplifie grandement la tâche des distributeurs.

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(Traduit de l'anglais)

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