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Alberto Rodríguez • Réalisateur

“Sans l'aide de la télévision, il est difficile de faire beaucoup d'entrées”

par 

- Après les succès de Groupe d'élite et des 7 víerges, le réalisateur sévillan de 43 ans présente La isla mínima en compétition à San Sebastian.

Alberto Rodríguez  • Réalisateur

Cineuropa : Êtes-vous nerveux à l'approche de la grande première ?

Alberto Rodríguez : Plus que le festival, c'est la sortie nationale qui me préoccupe, car c'est là que je vais savoir ce que le public pense de mon film, et c'est le plus important. Pour son rôle dans Les 7 víerges [+lire aussi :
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, Juan José Ballesta a gagné le prix du meilleur acteur à San Sebastian, mon film précédent, Groupe d'élite [+lire aussi :
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, je l'ai montré à Tribeca, et After [+lire aussi :
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est passé à Rome.

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La isla mínima [+lire aussi :
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interview : Alberto Rodríguez
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a le soutien médiatique, avec une belle promotion, d'Antena 3TV, qui figure parmi les coproducteurs

Oui, la chaîne a beaucoup misé sur le film et j'espère que cela va continuer. On constate en ce moment que sans une aide comme celle qu'offre la télévision, il est difficile de faire beaucoup d'entrées. Par exemple, les deux films qu'a bien appuyés Telecinco cette année, Spanish Affair [+lire aussi :
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 et El niño [+lire aussi :
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, sont en tête du box-office actuellement.

Avec El niño, votre film a en commun non seulement deux acteurs (Jesús Castro et Jesús Carroza), mais aussi l'importance du paysage...

Nous sommes partis des photos prises par Atín Aya il y a plusieurs décennies sur les rives marécageuses du Guadalquivir. C'est une zone très vaste qui s'est peuplée quand on a commencé à y cultiver du riz, mais avec la mécanisation, ces villages ont été abandonnés pour ne faire plus figure que d'ilots, avec quelques personnes échouées là. Dès le départ, donc, le paysage était un élément clef du projet. C'est un lieu singulier que nous avons filmé, parce que tout en étant complètement diaphane, c'est un vrai labyrinthe : pour aller d'un endroit à l'autre, c'est extrêmement compliqué. Il faut emprunter des chemins impraticables qui peuvent céder sous vos pas et vous engloutir à tout moment.

C'est un désert très vivant...

Absolument : il n'arrête pas de se mouvoir et de s'agiter. Et l'explosion de vie qu'on y trouve est hallucinante. Nous avons tourné près du Parc national de Doñana, qui se trouve sur le territoire de la province de Huelva, mais aussi de celles de Cadix et Séville.

Pourquoi avez-vous choisi d'insérer, dès le générique d'ouverture, ces spectaculaires plans aériens ?

L'idée était d'expliquer un peu à quoi ressemble ce lieu si compliqué, et la manière dont le temps y passe, qui est compliquée aussi. On peut passer là des heures sans voir une âme, mais au milieu de l'eau, des oiseaux et de la vie qui frémit partout, même quand on ne voit personne, on est vu. C'est certain. Parce qu'on peut voir les gens de loin, sur 30 000 hectares de rizières. Après, il y a les marais sauvages, l'orée du parc, puis le Parc naturel. L'idée des plans aériens se rapporte aussi indirectement au personnage de Javier Gutiérrez qui est obsédé par les oiseaux.

Les crimes du film sont-ils inspirés de faits réels ?

On s'est tout de suite distancié de cette possibilité en établissant très nettement qu'il s'agissait d'une fiction, mais nous nous sommes documentés. Nous avons lu beaucoup de rapports sur les meurtres et les quelques tueurs en série qu'il y a eu en Espagne, mais sans remonter jusqu'à nos jours : il s'agissait toujours de crimes anciens.

Vous semblez avoir beaucoup d'intérêt pour les années 1980 - Groupe d'élite se déroulait déjà pendant cette décennie...

Je me souviens mal de l'époque de la transition, parce que j'étais petit, mais on nous l'a tellement racontée que s'est ainsi qu'elle s'est fixée dans nos esprits. Ce qui nous a donné la force de reprendre le scénario (que nous avions laissé de côté en 2005), c'est la découverte de deux documentaires des frères Bartolomé : Atado y bien atado et No se os puede dejar solos. Ils évoquent tous les deux la transition, mais pas avec la manière officielle : depuis la rue, à ce moment précis. Je les ai trouvés très intéressants et c'est cela qui nous a donné l'idée de situer l'intrigue cette année-là. Un bon nombre des problèmes que nous avions à l'époque sont revenus maintenant... Avons-nous vraiment avancé ? La grande différence, c'est les militaires et le terrorisme, dont on sent moins la présence aujourd'hui. En tout cas, il y a évidmment de nombreuses correspondances, et la tension sous-jacente que cela crée nous a permis de construire un film à deux niveaux : celui du récit et un autre plus voilé, en dessous.

Vous avez de nouveau choisi pour personnages un duo de policiers aux caractères opposés...

En fait, dans Groupe d'élite, ils étaient quatre, bien que deux semblaient plus au premier plan. Ici, le film repose sur le fait que ces deux policiers, le vieux caïman et le jeune furet, vont devoir s'entendre quoi qu'il arrive. Ces deux personnages sont inspirés de cas réels. 

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