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Milos Radović • Réalisateur

"Le film devait être émouvant, chaleureux, bienveillant, tragique et amusant"

par 

- Cineuropa a rencontré le scénariste et réalisateur serbe Milos Radović pour parler de son troisième long-métrage, Train Driver’s Diary, actuellement en présentation au Festival de Varsovie

Milos Radović • Réalisateur
Milos Radović, sur le tournage de Train Driver's Diary

Le scénariste et réalisateur serbe Milos Radović a accepté de rencontrer Cineuropa pour parler de son troisième long-métrage, Train Driver’s Diary [+lire aussi :
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, actuellement en présentation à la compétition Free Spirit du Festival du film de Varsovie. Le film est également la soumission serbe pour l’Oscar du Meilleur film en langue étrangère.

Cineuropa : Douze ans se sont écoulés depuis votre deuxième long-métrage, Falling into Paradise [+lire aussi :
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. Pourquoi avez-vous attendu si longtemps avant d’en réaliser un troisième ?
Milos Radović : Rien ne m’en empêchait, mais rien ne me motivait non plus. Le cinéma n’est pas ma seule profession : j’écris pour le théâtre et la télévision, et réalise des publicités. Et chaque activité me plait de manière égale. Le film n’est pas mon seul amour ni le plus grand. Je ne décide de réaliser un film que lorsque je sens réellement que l’on peut tirer quelque chose de bon d’une idée. Je me trompe souvent, mais c’est justement pour cela que j’ai ces métiers ‘’de rechange’’.

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Comment avez-vous fait évoluer l’idée de Marko Glušac (monteur vidéo décédé en 2012, mieux connu pour Circles [+lire aussi :
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) et comment avez-vous choisi le ton du film ?
Marko est venu à moi avec une feuille de papier sur laquelle était écrite une histoire d’une demi-page sur la vie des conducteurs de train. Cela me semblait un peu court, mais aussi passionnant et surprenant. C’était un projet intéressant, mais dangereux. Le thème se prêtait bien à une tragédie, mais aussi à une tragicomédie. Cela m’a donné du fil à retordre, car je ne savais pas comment aborder le sujet ni sur quel ton raconter l’histoire. J’ai mis plus de deux ans à me décider ! J’y pensais, en parlait beaucoup avec Lazar Ristovski [producteur et acteur], mais je n’arrivais pas à écrire. Finalement, j’ai fait un choix : le film devait être émouvant, chaleureux, bienveillant, tragique et amusant – tout cela dans un seul film ! C’était difficile, risqué, improbable… dangereux. Au bout du compte, il semble que le public ait apprécié.

Alors que Lazar Ristovski joue un rôle fait sur mesure, les rôles de Jasna Djuričić et Mirjana Karanović sont à l’opposé de ce qu’elles ont l’habitude de faire. Et l’acteur amateur Petar Korać est également très bon. Comment avez-vous sélectionné les acteurs ?
La production m’a permis de choisir les acteurs que je voulais. Ce n’est pas si facile de nos jours : les acteurs sont trop demandés, même en Serbie. Mais notre film était ‘’une offre qui ne se refuse pas’’. Karanović et Djuričićc sont des actrices dramatiques fortes, percutantes et de caractère. Seules des actrices aussi fortes pouvaient être aussi émouvantes, et c’était un élément essentiel du film. En outre, elles devaient faire le poids face à un autre acteur très percutant : Lazar Ristovski. Les trois forment un excellent support pour la personne remarquable, gentille et angélique qu’est Petar Korać. J’étais fasciné par ce jeune homme qui ressemble à un poète russe du XIXe siècle. J’étais convaincu que ces acteurs pourraient le soutenir et le guider dans la bonne direction.

Selon vous, pourquoi un film national aussi fort que celui-ci n’a-t-il pas davantage de succès dans les salles serbes, où le public prétend toujours préférer les films serbes ?
Le cinéma serbe a laissé tomber le public serbe il y a 15-20 ans d’ici, lorsque sont apparus les films ‘’ciblés’’. Les réalisateurs de ce genre de films ont humilié les spectateurs en leur présentant des comédies stupides et de mauvaise qualité. Ils ont abusé de la confiance que le public serbe plaçait dans le cinéma national. Des professionnels sans scrupules ont créé cette situation, le public en est même arrivé à quitter la salle lorsqu’étaient projetés des films serbes. C’est au même moment que l’ancien réseau de salles s’est effondré.

Il y a longtemps, dans les années 1970, mon père [l’auteur serbe culte, notamment de satires, Dusan Radovic] disait : ‘’les films serbes gâtent les enfants. Oui, mais uniquement ceux qui les réalisent ! ’. Bien entendu, il y a des exceptions. Tous les trois ou quatre ans, le public apprécie un film national. Mais les spectateurs y croient de moins en moins.

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(Traduit de l'anglais)

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