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Lionel Guedj • Producteur

“Travailler avec des artistes capables de prendre des risques“

par 

- Rencontre avec le producteur Lionel Guedj (To Be Continued) qui évoque le projet Dieu reconnaîtra les siens, à l'occasion des Cinemed Meetings

Lionel Guedj • Producteur

La société de production To Be Continued est candidate à la Bourse d’aide au développement du 39e Festival du Cinéma Méditerranéen de Montpellier avec le projet Dieu reconnaîtra les siens du Franco-marocain Hassan Legzouli (remarqué avec ses deux premiers longs Ten’ja et Le Veau d’or [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
). Le scénario est centré sur le retour en secret en France d’un homme après un périple de 10 ans dans le circuit de l’“International Islamism“, qui l'a mené de la France à Londres, de la Bosnie au Pakistan et en Afghanistan. Rencontre avec Lionel Guedj qui dirige la structure parisienne avec Vincent Brançon.

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Cineuropa : Qu’est-ce qui vous a attiré vers le projet Dieu reconnaîtra les siensdeHassan Legzouli ?
Lionel Guedj : J’ai rencontré le réalisateur quelques jours après les attentats de Paris en 2015. L’idée de Dieu reconnaîtra les siens remonte à un séjour d’Hassan à New York, au Festival de Tribeca. Il s’était retrouvé à l’hôtel, tout près de “Ground Zero“, et cela l’avait vraiment touché : il n’arrivait pas à comprendre. Il a donc essayé d’analyser la position d’un être humain qui va commettre ce genre d’acte terroriste, en se penchant aussi sur ces profils qui ne venaient pas de classes sociales défavorisées, (ce qui était beaucoup le cas parmi les terroristes du 11 septembre) et qui pouvaient également avaient la même nationalité que celle du pays dans lequel ils commettaient leurs actes. Le sujet était compliqué et dans le contexte des attentats de Paris, Hassan se retrouvait obligé de justifier son idée par rapport à l’actualité immédiate. Mais le projet a attiré mon attention et Hassan m’a expliqué comment il voulait traiter le  personnage decet homme qui a vraiment dérivé, dans toute sa complexité, sans essayer de le comprendre, en s’inspirant de faits réels tout en y apportant sa sensibilité propre. L’intrigue est donc située avant le 11 septembre qui a cristallisé beaucoup de choses qu’on vit aujourd’hui. Cela me semble le bon angle car ne pas coller à l’actualité permet de ne pas avoir à plonger dans une multitude de sentiments qui ne sont toujours très clairvoyants. Hassan a travaillé à l’écriture avec Stéphane Cabel qui est plutôt un auteur de films de genre, de polar, de thriller, ce qui apporte une dimension plus cinématographique à un scénario très ancré dans le réalisme.

Le projet associe pour l’instant la France et le Maroc.
Notre idéal serait de trouver une coproduction belge car le personnage principal qui revient sur sa terre natale, dans le Nord de la France, près de Lille, pour assassiner un imam, est censé avoir de multiples connections en Belgique. Le Maroc sera impliqué pour tourner les scènes afghanes qui représentent l’essentiel des scènes hors Europe d’un scénario qui en est déjà à un bon degré d’avancement dans la mesure où le cœur du film et l’essence du récit sont très bien définis. Nous aimerions tourner fin 2018.

Comment fonctionne To Be Continued qui est organisée autour d’un comité de production composé de vous-même et de Vincent Brançon, mais aussi de François Cognard (Tobina Films), Christophe Audeguis (The Cup of Tea) et Clément Duboin (Good Fortune Films) ?
Nous échangeons sur les scénarios et nous coproduisons la plupart du temps entre nous, comme pour Tous les dieux du ciel de Quarxx dont le tournage vient de se terminer et qui est une coproduction entre Tobina Films et To Be Continued. Cela nous permet d’avoir un horizon de films très variés car chacun a sa particularité : François est davantage sur les films de genre, Clément sur ceux à vocation internationale, Christophe est plus ancré dans le cinéma français, etc.. Mais chacun garde aussi son jardin secret avec des films qu’il a envie de produire en solo. La ligne éditoriale de To Be Continued repose sur l’envie de ne pas faire des “coups“, mais de travailler sur le long terme avec des auteurs et des réalisateurs. Nous sommes aussi très sensibles à la modernité des récits tout en restant très attachés aux films d’auteur : nous voulons travailler avec des artistes capables de prendre des risques et de nous proposer des projets qui apportent de la fraicheur, narrative ou visuelle, même s’il faut être conscient que l’Histoire du cinéma a déjà brassé les mêmes sujets à de nombreuses reprises. Mais quelque part, il y a toujours une petite nouveauté et des gens qui veulent travailler différemment. Comme nous sommes une structure un peu différente, nous n’avons pas d’à-priori, ce qui nous permet parfois d’aller chercher des auteurs qui sont un petit peu en marge du circuit habituel. Et nous ne manquons pas d’imagination pour trouver des solutions.

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