15/09/2003 - Après Martinelli et Bellocchio, voici le troisième projet sur l’assassinat de l’homme d’Etat par les Brigades Rouges: "J’ai en tête une trilogie sur les années de plomb"

Vidéo: Aurelio Grimaldi

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fiche film] n’était même pas encore projeté à Venise que le tournage d’un autre film sur l’affaire Moro commençait sur un plateau romain. En un an, le long-métrage d’Aurelio Grimaldi est le troisième projet cinématographique consacré au terrorisme et à l’enlèvement suivi du meurtre de l’homme d’Etat démocrate-chrétien. Et si Renzo Martinelli avec Piazza delle Cinque Lune [+lire aussi :
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fiche film] a mis l’accent sur des mystères aux résultats plutôt décevants, alors que Bellocchio a retracé les mésaventures des brigadistes avec une rigueur poétique et un regard intimiste, Grimaldi est en train de réaliser pour sa part un film ambitieux avec des connotations politiques plus explicites et une articulation en trois parties distinctes. Une trilogie, donc, qui prévoit trois épisodes d’environ 80 minutes: le récit de l’enlèvement et de l’emprisonnement d’Aldo Moro; ces mêmes 55 jours vues de l’extérieur du repaire où les brigadistes retenaient en otage le président de la Démocratie Chrétienne; enfin, le démêlés judiciaires des terroristes et leur vie en prison un an et demi après l’issue tragique de l’enlèvement de Moro.

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"Depuis 1986 - a expliqué Grimaldi -, je pense sérieusement à m’occuper de l’affaire Moro et de l’histoire des Brigades Rouges. Je n’étais pas encore réalisateur et je ne savais pas si je m’en serais occupé comme écrivain ou justement en faisant un film. Après tant d’années d’études et de vaines recherches pour financer le projet, le groupe Pasquino a finalement trouvé les fonds nécessaires pour débuter le tournage. Pendant ce temps, ce qui devait être le récit de l’enlèvement de Moro s’est amplifié parce qu’il devenait encore plus urgent de raconter l’Italie de ces 55 jours qui ont changé la face d’un pays tout entier. Et il est devenu fondamental de raconter aussi ce que l’Etat a fait en bien et en mal des méfaits des brigadistes quand ces derniers ont été arrêtés et incarcérés. Des récits de violence et de droits bafoués qui doivent être montrés sans peur, surtout après les événements de Gênes et du G8 en juillet 2001".

Le plateau sur lequel a été reconstruit le repaire des brigadistes dans lequel Moro fut retenu prisonnier se trouve à Londres. Une bizarrerie, mais jusqu’à un certain point. En effet, la trilogie de Grimaldi sera réalisée grâce à une coproduction anglo-italienne. Le producteur exécutif Mario Mazzarotto a exposé les raisons de cette collaboration qui ne s’arrêtera pas à ce film, mais se poursuivra avec d’autres projets (en novembre débutera le tournage d’Albergo Empedocle, le premier film en costumes du réalisateur et décorateur Manuel Giliberti, tiré d’une nouvelle de Foster et qui se déroule entre Agrigente et Londres). "Je suis le travail d’Aurelio depuis de nombreuses années et quand le groupe Pasquino m’a fait une proposition en vue d’un film sur Aldo Moro, j’ai accepté avec enthousiasme. De plus, cette proposition englobait une collaboration pour des films supplémentaires avec une production anglaise. Cela signifiait pouvoir travailler avec des acteurs du niveau de Roshan Seth qui interprète dans ce film Aldo Moro, mais aussi sous l’angle financier, avoir la possibilité de tirer profit des lois en vigueur en Angleterre, par exemple la défiscalisation pour les entreprises qui s’occupent de cinéma. A ceci est venu s’ajouter le fait que la coproduction permettra une sortie internationale du film qui sera distribué dans une double version, italienne et anglaise".

Au casting, hormis le grand Roshan Seth, apparaissent entre autres Pino Micol, Guia Jelo, Gaetano Amato, Sebastiano Lo Monaco, Arturo Paglia, Craig Fairbrass et Steffan Boye, lequel a déclaré être très ému de pouvoir jouer aux côtés d’un montre sacré comme Seth.