email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

Jessica Woodworth • Productrice

Question d'indépendance

par 

- A travers leur maison de production basée en Belgique, Jessica Woodworth et Peter Brosens ont financé, comme leurs documentaires précédents, ce premier long métrage de fiction

Cineuropa : Vous avez produit votre film vous-même. Etait-ce une décision artistique importante ?
Jessica Woodworth: Bo Films est une société très artisanale, nous faisons tout nous même (rires). Et surtout, il nous était impensable de ne pas avoir le dernier mot sur notre film. Peter a toujours autoproduit ses films dans une économie légère et avec les mêmes partenaires, des collèges, des amis. Dès le départ, nous avons obtenu le maximum de soutien de la Communauté française de Belgique et du Vlaams Audiovisueel Fonds (VAF). A travers la société Motion Investment Group, nous avons aussi été financé par le Tax Shelter. Ensuite, grâce à notre producteur Allemand, Ma.Ja.De, ZDF/Arte, le Berlin Brandebourg et d'autres fonds sont rentrés dans le projet, bientôt rejoint par les Néerlandais grâce à Lemming Film. Mais nous n'avons pas eu Eurimages et nous avons donc tourné avec 70% de notre budget. Nous avions prévu 2,5 millions, nous l'avons fait pour 1,7 millions.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Comment s'est passé le passage du documentaire à la fiction ?
La manière dont le documentaire se finance a beaucoup changé ces dernières années. Il faut prendre plus de risques, tourner tout le film puis montrer des images pour arriver à un financement. Ce sont des démarches dont nous n'avions plus envie. Sans parler des contraintes de diffusions et des 56 minutes standard. Nous avions envie de plus de liberté. Alors nous avons joué le jeu, il a fallu saisir comment on écrit un scénario, comment on le finance. Nous avons acheté tous les bouquins qui dictent qu "il faut une page par minute", des choses complètement ridicules, nous avons même suivi un cours avec des consultants américains, hollywoodiens. C’était absurde mais cela nous a aidé à articuler à ce que nous voulions faire. Il nous fallait un scénario d’au moins 60/70 pages même si le scénario ne fait finalement que 24 pages. Mais on ne pouvait pas financer un scénario de 24 pages ! C’est impossible, à moins de s'appeler Gus Van Sant !

Comment se passe maintenant la distribution et les ventes du film ?
Notre vendeur Telepool a de bons contacts avec les Etats-Unis depuis Toronto et Sundance. Les projections étaient complètes, comme d'ailleurs à Venise. Et les Américains sont sensibles à ces questions d'environnement. Mais les réactions de la presse aussi sont radicales : ils adorent ou ils détestent. Parfois cela peut faire beaucoup de tort au film. Mais le jury du Prix du Futur était totalement éclectique, le public marche et la génération des 25-30 ans est très touchée par le film. Notre grande surprise vient de la France, où personne ne veut du film. Le pouvoir des distributeurs est fou ! Ils décident si un pays, un public entier, a le droit ou pas de voir un film !

Vous travaillez sur un nouveau projet actuellement ?
Oui, Fragment of Grace, une nouvelle fiction mais nous n'en sommes qu'au tout au début du financement. Il s'agit encore d'une coproduction entre l'Allemagne, les Pays-Bas et la Belgique, mais peut-être avec la France, le Royaume-Uni ou les Etats-Unis. Nous sommes à la première version du scénario et nous aimerions tourner l'année prochaine. Nous allons enfin tourner en Belgique ! Il se passera entre le Pérou et la Belgique. Le film se passe dans la société quetchua, le rôle principal sera tenu par une femme, ou européenne ou américaine. Il sera assez différent de Khadak [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Jessica Woodworth
interview : Jessica Woodworth
fiche film
]
mais certains thèmes y sont repris dont celui de l'exploitation de la terre.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Lire aussi

Privacy Policy