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FILMS Italie

Festival de Turin : les progressistes hypocrites de La bella gente

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C'est un titre bien ironique que La bella gente [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
(litt. "les belles personnes"), car les personnages de ce deuxième long métrage d'Ivano De Matteo (présenté dans la section "Festa Mobile" du Festival de Turin) sont loin d'être immaculés, bien qu'ils se prennent pour des champions de solidarité, des hérauts progressistes de l'humanité défavorisée. Susanna (Monica Guerritore), psychologue féministe qui travail dans le social, rencontre par hasard, sur la départementale qui mène à sa belle maison de campagne, une très jeune prostituée venant d'Europe de l'Est, Nadja (Victoria Larchenko), qui se fait battre par son proxénète. Bouleversée, elle demande à son mari Alfredo (qui le visage affable d'Antonio Catania), architecte, de faire quelque chose, or comme il est aussi de gauche et qu'il ne sait rien lui refuser, il fait monter la pauvre fille dans sa voiture et l'emmène dans leur maison, où le couple l'"adopte" et l'entourent de mille attentions.

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Cela dure jusqu'à ce qu'un jour, leur fils Giulio, flanqué de sa petite amie gauche-caviar, arrive et comme le jeune homme (interprété par Elio Germano, déjà à l'affiche du premier film du réalisateur, Ultimo stadio) n'est pas insensible au charme de la belle Ukrainienne, les choses se précipitent. Être tolérants, c'est une chose, mais "cette fille", comme le déclare la voisine, une matrone vulgaire et nouveau-riche interprétée par Iaia Forte, "ne reste pas moins une catin" et il ne s'agit pas qu'elle mette le grapin sur le rejeton de la famille – qui au début, fait figure de prince puis s'efface de plus en plus, en digne héritier de parents auxquels il ressemble.

Ce portrait d'une bourgeoisie progressiste vide et hypocrite se veut impitoyable et naturellement personne n'échappe au réquisitoire (mis à part l'innocente Nadja) et il n'aurait pu en aller autrement, puisque toute atténuation rassurante jurerait avec le postulat de De Matteo. Le problème, comme souvent dans le cas des "films à thèse", c'est que la volonté de démontrer quelque chose l'emporte sur la capacité à narrer un récit, de sorte que la thèse proposée submerge le film et suffoque l'histoire (écrite par la scénariste Valentina Ferlan) comme les personnages.

La bella gente a été produit par X Film, en collaboration avec Solaris et avec la contribution du ministère de la Culture. Il a déjà remporté les honneurs au Festival du cinéma italien d'Annecy (lire l'info) et la mention spéciale du jury à Villerupt, et vient de trouver un distributeur italien : Raicinema en a acheté les droits aujourd'hui même.

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(Traduit de l'italien)

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