email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

Compétition - The Tracker

par 

- A Venise la coproduction italo-australienne de Rolf De Heer. La dénonciation des massacres d'aborigènes, dans une époque trop récente

On dirait le west de Sergio Leone mais il s’agit de l’outback australien. Cette terre rouge, brûlée d’un soleil implacable, semble encore ruisseler du sang d’un passé de vexations et d’homicides impossible à enterrer. Un passé non lointain que Rolf De Heer raconte dans The Tracker, en compétition à la Mostra. Ses trois hommes blancs lancés à la poursuite d’un noir évadé, guidés par l’habileté d’un aborigène – mystérieux personnage qui n’est pas ce qu’il semble être – racontent l’Australie de 1922, et son époque particulièrement sanglante où les aborigènes étaient régulièrement massacrés.
Ecrit il y a une dizaine d’années et repris en main après l’obtention des fonds de l’Adelaide Festivals of Arts, le scénario de De Heer, a subi quelques modifications en cours de réalisation, en passant des tons du thriller à ceux plus politiques où ne manquent pas la dénonciation et la critique. Une accusation sans indulgence pour un voyage ‘on the road’ où la route est un terrain chaud et où les traces des précédents passages peuvent se cacher dans les pierres et les buissons. Une occasion pour soulever de lourdes accusations et ne concéder que bien peu de justifications. «Il n’y a pas de vraie façon de résoudre le problème – a dit le réalisateur – ce qui a été a été, mais mon film pourrait être une tentative pour penser chercher une solution. En Australie nous devons encore réussir à faire les comptes avec notre histoire avant de construire un nouveau présent». Un passé de véritables massacres que De Heer rend encore plus infâmes en substituant aux images de sang et de mort, des peintures originales, où la brutalité des actions est soulignée par les couleurs fortes et les figures volontairement bidimensionnelles. Mais il utilise aussi la musique, une des composantes principales de la culture aborigène, à travers laquelle se perpétuent les traditions. «Je sentais que l’histoire des quatre personnages ne pouvait se développer uniquement à travers les dialogues ou les actions : les musiques, composées par Graham Tardif qui elles aussi sont originales, et les chansons du musicien Archie Roach, devaient rendre plus clair le contenu et même le subvertir». Un message important pour tous, comme ajoute Damon Gameau, un des comédiens du casting entièrement australien à sa première expérience cinématographique, «pour ma génération il est important de chercher un terrain d’entente pour une réconciliation avec l’univers et la culture des aborigènes».
Rien de plus actuel et universel en somme, comme a conclu Domenico Procacci le coproducteur italien du film : «Tout en parlant d’une réalité très lointaine, je suis convaincu que ce film pourra toucher les émotions des gens, parce qu’avec les problèmes actuels d’immigration, la question du rapport de cohabitation entre les différentes races est de plus en plus complexe».

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)
(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'italien)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy