17/02/2010

Dans le cadre d'une 60ème édition de la Berlinale où les films espagnols ne sont pas légion, la section Forum présente Fin de Luis Sampieri, dont le titre renvoie à la fois à l'achèvement et à la finalité, comme la conclusion, pas entièrement inattendue, le confirme.

Fin débute sur un étrange rendez-vous entre trois jeunes, un garçon organisé et méthodique qui mène la danse, la Marocaine Mishima (dont le voile surprend et donc fâche le garçon organisé) et Anna, qui ne se connaissent pas mais se sont peut-être rencontrés par le biais d'Internet.

Ces trois protagonistes, globalement mutiques car ils n'ont pas pour "fin" de se lier (d'ailleurs à quoi bon, observe Anna.), ont en commun une chose à faire, à finir plus exactement, qui reste mystérieuse jusqu'aux dernières minutes du film. Ils rejoignent en voiture une campagne isolée, sous un soleil qu'on devine ardent malgré les teintes atténuées du film et se mettent à attendre au chant des cigales, principalement chacun de leur côté sans parler, pendant toute une journée. Une des filles hésite, l'autre est convaincue, et le garçon continue méticuleusement les préparatifs.

Et tandis que les cigales continuent de chanter, on entrevoit sous forme d'interludes quelques rapides plans bucoliques pixelisés qui font partie de la vidéo amateur qui complète l'explication à la fin du film.

Il suffit juste d'attendre ; l'objectif du spectateur se met à coïncider avec l'entreprise des trois jeunes, qui est de connaître la fin, de savoir en quoi elle consistera. On comprend pourquoi le réalisateur a voulu nous faire vivre cette attente, mais même si l'idée et bonne, on ne peut s'empêcher de se demander si un court ou un moyen métrage n'auraient pas suffi.