07/04/2010

Prenez une joyeuse bande de musiciens qui décident de traverser le pays à pied pour une tournée, ajoutez une journaliste de province forcée de les suivre à son grand mécontentement et un paysage suggestif, inédit et difficile d'accès, le tout accompagné de cheval et charrette et assaisonné d'étranges rencontres. Tous ces ingrédients pourraient sembler cocasses, et on rit en effet, mais Basilicata coast to coast [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Rocco Papaleo
fiche film], premier film réalisé par l'acteur cinquantenaire Rocco Papaleo, n'est pas qu'une simple comédie.

Ce film, rêve du réalisateur devenu réalité, est un road movie musical qui raconte une traversée picaresque de l'Italie de la Mer Thyrénéenne à la Mer Ionienne à partir de la région de la Basilicata, mais où chacun des personnages, en crise à sa manière, trouve en chemin le chemin de sa vie, un parcours plus ou moins amer selon les cas.

Fort d'acteurs bien assortis (Papaleo lui-même, Alessandro Gassman, Giovanna Mezzogiorno, Paolo Briguglia et, pour la première fois à l'écran, l'auteur-compositeur Max Gazzè), Basilicata Coast to Coast montre une Italie du Sud oubliée, notamment une région qui, comme l'annonce ironiquement le début du film, est souvent vue comme une légende ("La Basilicata, c'est comme Dieu : on y croit ou on n'y croit pas").

"Je n'ai pas voulu montrer une Basilicata de documentaire, explique Rocco Papaleo, natif de la région, mais celle de mes souvenirs d'enfant. C'était les années Soixante-dix et les jeunes avaient de l'élan et une envie de changement". Le réalisateur film une terre avec ses contradictions, ses "canyons" et ses éoliennes, ses parrains locaux circulant à cheval (un casque de moto sur la tête) et de l'autre côté du spectre des personnages féminins infiniment tolérants.

Entre citations (la danse à trois dans le style de Jules et Jim) et hommages divers (au célèbre écrivain originaire de la Lucania Carlo Levi, à Gian Maria Volonté, qui l'a superbement interprété sur le grand écran), le film avance aussi que les crises personnelles sont souvent résolues par une rencontre, un changement, mais que certaines douleurs ne s'oublient jamais. On pourrait se dire que la fin du film est prévisible, mais ce n'est pas le cas.

Basilicata Coast to Coast, première production italienne de Eagle Pictures (qui assurera aussi la distribution du film) en collaboration avec Paco Cinematografica, sort sur 150 écrans transalpins le 9 avril.

(Traduit de l'italien)