email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

FILMS / CRITIQUES

Forest Creatures

par 

- Après des courts métrages subversifs et un documentaire controversé, le Croate Ivan-Goran Vitez dissèque la société moderne avec un thriller aussi palpitant qu'amusant

S'il est un genre où le cinéma croate moderne s'aventure peu, c'est bien le thriller. Après les subversifs courts métrages The Death of the Seals et The Final Sacrament, ainsi que le documentaire controversé Little Hands sur le festival de cinéma croate de Pula, le réalisateur Ivan-Goran Vitez dissèque la société moderne avec le drôle et palpitant Forest Creatures [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Ivan Goran Vitez
fiche film
]
.

Rinus Jongbloed (Jaksa Boric), nouveau propriétaire hollandais d'une agence de publicité basée à Zagreb, emmène ses employés pour un week-end de rafting et "paintball" censé renforcer les liens dans l'équipe. Hélas, les relations au sein du groupe sont tendues, notamment avec Branko (Vili Matula), un des fondateurs de l'agence qui a dû abandonner son pouvoir de décision au nouveau manager. La plupart des employés sont ambitieux, chacun à leur manière : le jeune Mladen (Luka Peros) fait du lèche-bottes à Rinus et on peut supposer que la belle Maja (Natasa Dangubic) couche avec le nouveau patron alors que le Bosniaque Nedim (Ljubisa Savanovic) tente aussi de gagner son affection... Seule Vesna (Hana Hegedusic), très travailleuse, semble se préoccuper de Branko et de ce qu'il ressent. Les choses sont compliquées par le fait que Rinus ne parle que le hollandais et a besoin d'un interprète, Sanjin (Zeljko Königsknecht), qui va jouer un rôle important dans la tournure prise par le film.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Pendant une partie de paintball, un rustaud du coin (Goran Navojec), muni d'un fusil, intercepte l'équipe de Branko, et tue une employée. Branko arrive à lui confisquer son arme et à l'éliminer, mais cela fait vite naître un conflit avec Mladen, lui aussi armé et que Branko descend également, en légitime défense. Le reste de l'équipe s'enfuit et rejoint le groupe rivale, celui de Rinus, mais un danger plus grand que Branko se présente : le local qui les a attaqué a une famille et surtout une femme vraiment sauvage (Nina Violic) qui se met à les tuer, les uns après les autres. Deux promeneurs occupés à ramasser des champignons se trouvent par hasard dans la forêt au même moment et se retrouvent aussi impliqués dans le massacre qui suit, tandis que Branko se rend compte que l'homme qui l'a attaqué n'était pas là simplement par hasard et que ce week-end est en réalité bien plus mystérieux qu'il n'y paraissait.

Le film est encore plus complexe que ne le laisse entendre ce court exposé, car l'intrigue consiste en plusieurs histoires parallèles suivant différents personnages. Au-delà des équipes de paintball, il y a la famille locale (qui renvoie à des films comme Délivrance ou à un Massacre à la tronçonneuse version soft), un couple de promeneurs "New Age" (incluant une féroce féministe humiliant et intimidant son petit ami) et deux organisateurs (apparemment enclins au sadomasochisme gay) du jeu de paintball qui jouent également un rôle dans les meurtres. Mais Ivan-Goran Vitez entrelace habilement les récits parallèles tout en développant les personnages de manière convaincante. Ce faisant, il nourrit son film de différents types d'humour, entre ironie pince-sans-rire, dialogues spirituels et "sabotages dramaturgiques" originaux, avec en plus quelques touches de farce grossière.

Ivan-Goran Vitez a choisi des acteurs peu employés au cinéma (à l'exception de Matula, Navojec et Violic), ce qui est une autre différence entre son film et le reste de la production croate. Le résultat est rafraîchissant et original. Avec ses fidèles collaborateurs (la directrice de la photographie Tamara Cesarec, le monteur Mato Ilijic et décorateur Mario Ivezic), il nous livre un thriller très satisfaisant qui devrait plaire dans les cinémas et sur les autres plateformes.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy