02/09/2011

Francesco Bruni, dont Scialla [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film], sélectionné dans la section Contrechamp italien de la Mostra de Venise, est le premier film en tant que réalisateur, n'est pas précisément un débutant : scénariste depuis 1988, il a écrit pratiquement tous les films de Paolo Virzì, de La bella vita à La prima cosa bella [+lire aussi :
critique
bande-annonce
fiche film], et il a collaboré avec Francesca Comencini, Mimmo Calopresti, Enzo Monteleone et Gianluca Tavarelli. Quand le producteur Beppe Caschetto a demandé à cet expert du scénario de composer une comédie en toute liberté, il a choisi une histoire simple sur le rapport père-fils avant de se décider à la réaliser lui-même.

Dans Scialla, Bruno (Fabrizio Bentivoglio) est un écrivain cinquantenaire qui a renoncé à toute velléité littéraire pour écrire sur commission les biographies de personnes célèbres. Pour arrondir ses fins de mois, il donne des leçons passionnées à des élèves paresseux. Parmi eux se trouve Luca (Filippo Scicchitano), un ignare de 15 ans habillé en rappeur. La philosophie de Luca n'est pas de se trouver un futur, mais simplement de vivre au jour le jour. Il s'exprime dans un jargon juvénile qui inclut le mot qui donne son titre au film, "scialla", c'est-à-dire "relax", "tranquille". Pour le réalisateur, cette exhortation à la modération et l'insouciance est une sorte de manifeste poétique, et en effet, derrière ce lourd rideau de nullité, il y a un cerveau ouvert sur le monde.

Bruno ressent pour ce garçon une étrange sympathie. Très vite, il découvre que Luca est son fils. La mère, qu'il avait rencontrée un soir au théâtre et aussitôt perdue de vue, s'apprête à partir six mois en Afrique pour travailler comme coopérante et lui demande de s'occuper de Luca.

La tâche n'est pas facile, car Luca a des résultats désastreux à l'école et risque de redoubler. Il a en outre de mauvaises fréquentations. L'écrivain raté voit cependant la situation comme une nouvelle opportunité, celle de créer, à partir de rien, un lien avec le fils qui n'avait jusque là pas même la possibilité d'exister.

Scialla, qui procède d'une observation attentive de la réalité scolaire et familiale, offre aux deux acteurs principaux de nombreuses occasions de se lancer d'amusantes boutades. On note aussi la belle interprétation de Barbora Bobulova, dans le rôle d'une ancienne star de porno qui confie l'écriture de ses mémoires à Bruno, et celle de Vinicio Marchioni dans une version parodique du personnage de Freddo qu'il jouait dans la version télévisuelle de Romanzo Criminale.

(Traduit de l'italien)