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VENISE 2011 Compétition

Crialese cherche une "terre ferme"

par 

Emanuele Crialese, réalisateur d'origine sicilienne "émigré" aux États-Unis en 1991 pour faire ses études à l'Université de New York, a une filmographie marquée par une poétique des confins. On la retrouve dans son premier long métrage, Once we were Strangers (projeté à Sundance en 2007), comme dans Respiro [+lire aussi :
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(vainqueur à la Semaine de la critique de Cannes en 2002) et Nuovomondo [+lire aussi :
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interview : Emanuele Crialese
interview : Emanuele Crialese
interview : Fabrizio Mosca
fiche film
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(Lion d'argent de la révélation à Venise en 2006).

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Les thèmes de l'au-delà, de l'île comme avancée et comme limite et du développement par contamination sont de nouveau la matière de Terraferma [+lire aussi :
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interview : Emanuele Crialese
interview : Emanuele Crialese
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, chaleureusement applaudi lors de sa projection devant la presse dans le cadre de la compétition de la Mostra de Venise.

Terraferma, entièrement tourné sur l'île de Linosa où se passait déjà Respiro, raconte comment une famille de pêcheurs se trouve bouleversée par le débarquement d'un groupe d'immigrés. Bien que la référence aux nombreux clandestins qui rejoignent actuellement les côtes italiennes puisse sembler une limite du film, Crialese a voulu la métaphoriser pour nous livrer un film sur la liberté d'aller ailleurs comme expression du progrès de notre civilisation.

Exactement comme la femme qui a fui la fin en Éthiopie et les prisons libyennes (un personnage interprété par Timnit T., véritable réfugiée qui vit à présent aux Pays-Bas), Giulietta la jeune veuve (Donatella Finocchiaro) voudrait quitter l'île pour vivre une nouvelle vie et emmener avec elle son fils de vingt ans, Filippo (incarné par Filippo Pucillo, dont c'est le troisième film avec Crialese).

Le film, dominé par les tons de bleu et la couleur brune des peaux des habitants de l'île comme des nouveaux arrivants, est scandé d'images lourdes de sens qui frôlent le maniérisme mais n'en restent pas moins fortes et émouvantes : celle des filets de marins qui s'enfoncent dans les profondeurs d'une mer qu'on sait constellée de cadavres d'hommes et de femmes qui rêvaient de trouver un avenir ; celle où l'on voit les grands yeux de deux femmes qui s'affrontent et se défient ; celle qui montre la communauté des pêcheurs réunie pour dire non à un État qui veut leur interdire de sauver des gens en danger au large, en violation du code de la mer qui gouverne le bateau de pêche à la merci des flots qui cherche la terre ferme.

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(Traduit de l'italien)

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