16/02/2012

Née au pays de Galles (Swansea) et élevée au Caire, Sally El Hosaini, frappe fort avec sa première réalisation, My Brother the Devil [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film], un film coup de poing qui s’attaque à divers sujets épineux.

Deux frères : l’ainé Rashid (James Floyd), que tout le monde surnomme Rash, fait l’admiration de son jeune frère Mo (Fady Elsayed), le diminutif de Mohammed. Ils habitent avec leurs parents à Hackney, un quartier de Londres, dans un appartement tellement petit qu’ils doivent occuper des lits superposés dans la même chambre.

Rash fait partie d’un gang pour lequel il livre de la drogue. Lorsqu’Izzi (Anthony Welsh), un ami de Rash, est tué au cours d’un affrontement violent dans le cadre d’une guerre des gangs, la première idée qui lui vient à l’esprit est d’éliminer le leader de la bande rivale ; mais lorsqu’il vient pour tirer sur son ennemi, rien ne se passe comme prévu.

S’ensuit une amitié intense avec Said (Saïd Taghmaoui), un photographe qui est comme lui d’origine égyptienne mais qui reste à l’écart de la violence des gangs, qui va changer sa vision des choses. Mais depuis que Rash a cessé ses livraisons pour le gang, son petit frère a pris le relais, ce qui est justement que Rash voulait éviter.

Avec un très bon jeu des deux acteurs principaux, des dialogues adaptés au langage des rues et un scénario intelligent, Sally El Hosaini, pour son premier film en tant que scénariste et réalisatrice, explore la dynamique complexe entre les deux frères : d’un côté le cadet qui essaie d’imiter son frère et de l’autre l’ainé, que les années d’expérience ont assagi et qui espère pouvoir empêcher son frère de faire les mêmes erreurs que lui.

La situation se complique lorsque, passé le premier choc, Said et Rash deviennent amants en plus d’être amis. Sally El Hosaini aborde ce sujet délicat pour les communautés musulmanes du point de vue d’une communauté religieuse riche de diversité qui semble faire le tri parmi les éléments de leur religion à suivre et les interdictions (alcool, porc, drogues, rapports sexuels) à respecter ou à ignorer.

Dans l’impressionnante scène finale, Mo doit choisir entre son amour pour son frère et son dégout de l’homosexualité, qui pour lui est un péché encore pire que le terrorisme.

The film a été produit par les sociétés Wild Horses Film Company et Rooks Nest Entertainment, toutes basées à Londres, en coproduction avec Film Clinic, société cairote. La société Pacha Pictures, située à Paris, est chargée des ventes internationales.

(Traduit de l'anglais)