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BRUSSELS FILM FESTIVAL 2013

L’industrie du film belge se veut verte

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- Le Brussels Film Festival a accueilli ce lundi 24 juin l'Atelier Green Shooting, sur le développement durable dans le secteur du cinéma

Tout le monde ne le sait peut-être pas, mais le secteur du cinéma est fortement polluant, entre les déplacements qu'il nécessite, les lumières, les décors, la restauration... Tous les éléments essentiels à la production d'un film ont hélas un impact important sur l'environnement. Beaucoup de professionnels continuent à ignorer le problème, et ainsi le secteur est très en retard sur d'autres en matière de préservation de l'environnement.

Plusieurs membres de l'industrie du film belges ont cependant décidé qu'il était urgent de faire le point sur la situation et de donner le signal à leurs collègues et aux institutions. Ainsi, ce lundi 24, à l'occasion du Brussels Film Festival, ils ont organisé l'Atelier Green Shooting. L'événement, modéré par Philippe Reynaert, a réuni des personnalités belges comme Nic Balthazar (militant écologiste et réalisateur de Tot altijd [+lire aussi :
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, le premier film flamand zéro trace carbone), Joël Franka (le réalisateur d'Une chanson pour ma mère [+lire aussi :
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), le producteur Bernard de Dessus (Novak Production) et Siebe Dumon (Vlaams Audiovisueel Fonds). L'enthousiaste groupe d'intervenants comprenait aussi Sophie Cornet, consultante en matière d'environnement, et Olivier-René Veillon, DG de la Commission du film Île-de-France et co-fondateur d'Ecoprod, un collectif destiné à développer un centre de ressources à destination des professionnels du cinéma qui leur permette de réduire leur impact sur l'environnement.

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Aux États-Unis, au Canada et en Nouvelle-Zélande, le concept d'"éco-shooting" a d'ores et déjà été intégré dans les pratiques, grâce à une série d'initiatives mises en place par les institutions et les grands studios. Les résultats de ces efforts sont prodigieux, notamment chez Warner Bros, Disney ou encore Fox, qui produisent leurs films dans le respect du développement durable et font désormais figurer un label "vert" à leurs génériques. C'est une stratégie marketing qui profite aux studios comme à l'environnement.

En Europe, certains fonds régionaux comme Film London, le Filmförderung Hamburg Schleswig-Holstein (qui a récemment créé la "Green Shooting Card" – lire l'article), le VAF dans les Flandres ou encore Ecoprod en France ont adopté un système permettant de calculer à l'avance l'empreinte carbone d'une production. Grâce à ces données et au soutien des sociétés de conseil en environnement, ces établissements sont en mesure d'aider les productions à réduire significativement leur impact sur l'environnement. Comme l'a fait observer Olivier-René Veillon, ce genre d'initiative ne peut fonctionner que sur la base d'un engagement collectif, non seulement de la part des réalisateurs et des producteurs, mais au sein même des équipes, des maquilleurs aux techniciens lumière en passant par les différents fournisseurs.

Bientôt, même les producteurs les plus réticents seront obligés de respecter certaines règles pour le recyclage et les économies d'énergie. Comme l'a expliqué Olivier-René Veillon, prochainement, les subventions accordées par certains membres de son collectif (dont le CNC) ne le seront qu'à condition que soient respectés certains critères relatifs au développement durable. Comme le veut le dicton : aux grands maux, les grands remèdes.

Le VAF a l'intention de prendre des mesures similaires. Siebe Dumon a assuré à Cineuropa qu'à présent qu'il existait une manière de calculer l'empreinte carbone des productions, il suffisait d'apprendre aux professionnels du cinéma comment recycler et économiser de l'énergie. Après cette phase de coaching, une politique plus sévère sera adoptée qui fera dépendre l'octroi de subventions des efforts des demandeurs en matière d'environnement. En octobre 2013, les dix premiers films soutenus par le VAF seront présentés qui seront ensuite réalisés de manière éco-responsable grâce aux calculs de l'empreinte carbone. Pour le cinéma flamand, l'éco-shooting est donc déjà une réalité, alors qu'il reste embryonnaire en Wallonie.

L'éco-responsabilité dans le cinéma ne nécessite pas forcément l'assistance d'institutions spécialisées. En Belgique, certains réalisateurs se sont engagés seuls, comme le Wallon Joël Franka qui, faute d'organisme pour l'aider, a embauché lui-même un consultant en développement durable pour réaliser Une chanson pour ma mère : la production a utilisé des peintures moins polluantes pour les décors, des ingrédients bio et locaux ainsi que de la vraie vaisselle au lieu d'ustensiles en plastique à la cafétéria, des voitures électriques (elle a aussi remboursé des frais supplémentaires aux membres de l'équipe qui ont pratiqué le co-voiturage)... Pour Tot altijd, le Flamand Nic Balthazar a de son côté utilisé des éclairages à LED, réduisant ses émissions de CO2 de 10% par rapport à son film précédent, Ben X, qui, déjà, était un film à petit budget. 

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(Traduit de l'italien)

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