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LISBON AND ESTORIL FILM FESTIVAL 2013

Le Cœur battant : la lumière silencieuse

par 

- Le troisième documentaire de Roberto Minervini apporte la foi et la jeunesse de l'Amérique profonde au Lisbon and Estoril Film Festival

Le Cœur battant : la lumière silencieuse

L'Amérique profonde est un univers étrange. Dans les entrailles du Nouveau Continent se côtoient la religion et la foi, l'élevage et l'agriculture, la nature, l'alcool, les armes et les cowboys. Le documentariste Roberto Minervini, né en Italie mais installé à New York, nous montre de nouveau cet univers dans son troisième long métrage qui, après avoir été projeté à Cannes, est à présent en compétition au Lisbon and Estoril Film Festival. Ses films précédents, The Passage [+lire aussi :
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 (2011) et Low Tide [+lire aussi :
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 (2012), évoquaient déjà le monde rural texan et la vie de ses habitants de manière très intime. Dans Le Cœur battant [+lire aussi :
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, qui a réuni les efforts de l'Italie (Ondarossa Film), la Belgique (Poliana Productions) et les États-Unis, son style contemplatif s'arrête encore plus sur les détails de la vie d'une de ces personnes, jusqu'à arriver à y capter une lumière qui se laisse rarement discerner.

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La caméra suit le jeune Sara, qui a grandi dans une famille d'éleveurs de chèvres très croyants. De corvée en corvée, dans la grange, Sara apprend à devenir une femme asservie, obéissante et soumise à l'homme, une femme droite et intacte selon les règles de la religion chrétienne. Sa vie tranquille, pleine de foi, de pureté et de responsabilités, se trouve bouleversée quand elle fait la rencontre de Colby, qui vit dans un monde fait de rodéo amateur, de fêtes, d'armes, mais aussi de religion. Minervini se met à la hauteur du regard de Sara pour raconter comment elle découvre la vie, et comment elle se met à douter de l'existence qu'elle mène, de celle qu'elle voudrait mener et de ce en quoi elle croit, sans que cela ne l'éloigne pour autant de son abnégation quotidienne. Sara grandit devant nos yeux, sans fioritures ni filtres entre elle et le spectateur, dans un silence presque ininterrompu qui est à la fois lourd et léger, crotté et immaculé.

Minervini dépeint le "coeur emballé" de Sara en ne la quittant jamais, et au moyen de dialogues aussi rares que puissants, comme les images (notamment celles qui montrent une femme enceinte sur un champ de tir, un accouchement, un pique-nique fantasmé dans la forêt, une croix qui brûle dans la nuit...). Le Cœur battant est un documentaire intime, tranquille et sincère qui tente de saisir cette splendeur éthérée qu'avait par exemple trouvée Carlos Reygadas dans l'excellent Lumière silencieuse [+lire aussi :
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, cette splendeur que Sara ne cesse de chercher pendant tout le film. 

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(Traduit de l'espagnol)

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