20/05/2014 - CANNES 2014 : À l’assemblée générale de la Confédération internationale des cinémas d’art & d’essai (CICAE), qui s’est déroulée à Cannes, les exploitants ont débattu du rôle du cinéma à l’ère du numérique.

Christian Bräuer, Xavier Troussard et Detlef Rossmann

Le rapport entre le cinéma, la culture et l’Internet était à Cannes le thème principal de la conférence de la CICAE (Confédération internationale

des cinémas d’art & d’essai,  qui a réunidles exploitants de salles de cinéma d’art et d’essai du monde entier. “Pour nous, il n’y a pas de concurrence entre le système analogique et numérique", a indiqué Detlef Rossmann, qui a été réélu Président de la CICAE. “Au contraire, nous sommes ouverts à toutes les innovations techniques. Les salles d’art et d’essai ont été les premiers cinémas en Europe à s’équiper de projecteurs numériques”.

Les cinémas ont autant besoin d’Internet pour véhiculer l’information auprès de leur public que pour vendre des places de cinéma. Toutefois les exploitants refusent que les films soient traités comme de simples produits en ligne. “Un film est un bien culturel dont la destination sur grand écran est la plus adaptée, a souligné Rossmann, Le cinéma a une vocation sociale qu'Internet ne peut pas apporter aux utilisateurs.” 

Le lancement de Netflix dans plusieurs pays européens représentera un défi pour le marché du home video. "Si les utilisateurs souscrivent à un contrat d’abonnement, les autres plateformes de distribution en ligne en ressentiront l'impact”, a indiqué Christian Bräuer,qui a été élu Vice-Président de la CICAE. “Nous devons trouver des moyens pour toucher l’audience la plus jeune, celle qui regarde des films sur petit écran. La façon de consommer des médias est peut-être en train de changer, mais sortir est encore une activité dont les gens ne veulent pas se priver”.

Rossmann prédit que la nouvelle stratégie numérique définie par la Commission européenne à Cannes aura un impact positif. “Il est véritablement urgent de réduire la surproduction de films dans des grands pays d’Europe occidentale”, a-til souligné en accueillant parmi les intervenants Xavier Troussard, chef d’unité du programme Europe créative. “Si plus de 1300 films sont produits grâce à des aides publiques, c'est à la commercialisation de ces titres qu'il faut penser, à la manière de permettre qu'ils sortent tous en salle. Je me réjouis que l’Union européenne soulève ce type de questions : les paramètres de financement des films doivent changer”. 

(Traduit de l'anglais)