email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

FILMS Estonie

In the Crosswind : un portrait glacé de l'horreur soviétique

par 

- In the Crosswind, présenté en avant-première internationale à Toronto, est un récit remarquable et inventif sur les Estoniens déportés en Sibérie

In the Crosswind : un portrait glacé de l'horreur soviétique

À partir du journal intime de son héroïne, Erna, In the Crosswind [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Martti Helde
fiche film
]
, de Martti Helde, nous offre un récit qui se rattache au début à un drame conventionnel. Erna évoque d'abord sa vie idyllique en Estonie, avec son mari et sa fille, qu'on voit dans un montage qui montre leur existence de famille heureuse. Quand elle devient, par la suite, un des 40 000 Estoniens déportés en Sibérie dans le cadre du plan d'épuration ethnique de Staline, tout change, et le film avec.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Au moment où Erna et sa famille sont arrachés à leur foyer, le film prend la forme d'une série de tableaux. Les figures ne se déplacent plus, comme si elles étaient gelées dans le temps, et la caméra se meut comme entre des statues. À présent séparées de leur mari et père, Erna et ses filles se retrouvent en Sibérie. Elle se met alors à décrire son calvaire dans un journal intime, où elle couche aussi ses espoirs de retrouver son mari, tandis que les tableaux, délicatement composés, continuent de s'enchaîner pour montrer la brutalité et l'oppression qui sont désormais le quotidien d'Erna. Pourra-t-elle un jour retourner en Estonie ? Reverra-t-elle son mari ?

Helde a résolument l'oeil d'un peintre : les images en noir et blanc ainsi que les mouvements soigneusement contrôlés de la caméra parmi les acteurs immobiles et les décors sont quelque chose de rare. Il faut aussi mentionner l'excellent travail sur le son, qui donne un certain élan au film, même quand les images sont tout-à-fait statiques. Ce n'est pas à dire que le film s'appuie uniquement sur des pirouettes techniques : c'est un récit respectueux et marquant des horreurs comiques par le régime soviétique. Comme les choix esthétiques du réalisateur renforcent l'idée que les vies des gens sont "gelées dans le temps", ils ne semblent jamais des gimmicks forcés, ils ne sont jamais excessifs.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'anglais)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy