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BRUSSELS FILM FESTIVAL 2015

Simshar : Le rêve européen n’est pas l’apanage des Européens

par 

- Premier long-métrage maltais officiellement pré-sélectionné pour les Oscars, Simshar examine sous divers angles la tragédie qui se déroule aujourd’hui aux portes de l’Europe

Simshar : Le rêve européen n’est pas l’apanage des Européens

C’est au son d’un hélicoptère en reconnaissance au-dessus de la mer Méditerranée que s’ouvre le film Simshar [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
. Le vacarme laisse peu à peu place au ronronnement du moteur d’un bateau, le Simshar. Au lien très simple qu'établit la bande-son répond la grande complexité du scénario, qui enchevêtre l’histoire des pêcheurs et des gardes-côtes de Malte avec celle des immigrants africains, prêts à traverser les mers pour atteindre les rives de l’Europe, avec toutes leurs promesses. Simshar, un premier long-métrage de la Maltaise Rebecca Cremona qui a fait l'objet d'une projection spéciale au Brussels Film Festival, montre comment le destin de ses protagonistes maltais se retrouve lié à celui de ces gens qui traversent la Méditerranée avec peu d’espoir de survie.

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Le point de départ de ce film est inspiré de faits réels : la tragédie qui s'est abattue sur tout l’équipage d’un bateau maltais au large, sauf un seul de ses membres, qui parvint à revenir. Dans le film, l’équipage se compose de Theo (Adrian Farrugia), dont c'est la première sortie en haute mer, de son père Simon (Lotfi Abdelli), de son grand-père et de Moussa (Sékouba Doucouré). Comme la législation de l’Union Européenne les oblige à aller pêcher de plus en plus loin des côtes, arrivés à proximité des eaux territoriales libyennes, ils se retrouvent en difficulté en pleine mer. Leur combat pour survivre commence, et leurs espoirs d’être secourus vont s’amenuiser petit à petit.

Dans le même temps, dans un récit parallèle qui entrelace plusieurs vies et plusieurs destins, on découvre un navire turc transportant de nombreux immigrants secourus en mer. Ni Malte, ni l’île de Lampedusa, plus proche, n’autorisent le bateau à entrer dans leurs ports, et les tensions politiques empêchent toute amélioration de la situation. Les personnages impliqués dans cette situation sont un soldat maltais, John (Chrysander Agius), et un médecin de la Croix Rouge, Alex (Mark Mifsud), deux individus partagés entre la nécessité d’obéir aux ordres et le bon sens. Chacun d'eux se trouve confronté à un véritable dilemme : à qui être loyal ? L’être humain ou la loi ?

Le cœur de l’intrigue est lié à ces immigrants africains qui tentent de traverser la mer Méditerranée. Le film pointe habilement du doigt les zones d’ombre de ce débat et les problèmes engendrés par la législation européenne. C’est l’histoire du capitaine d’un bateau turc qui tente le tout pour le tout en décidant de venir en aide à ces gens en détresse en pleine mer, ne permettant finalement qu’à un seul des membres du Simshar de survivre. Si la musique est inutilement emphatique (les images se suffisant à elles-mêmes), le travail d’orfèvre de l'auteur pour croiser toutes ces intrigues sans parler de la vie des personnages compense largement ce défaut.

Ce titre a été produit par Kukumajsa Productions avec le soutien du Fonds maltais pour le cinéma. Il a récemment reçu une mention d’honneur au Festival Olhares de Mediterrâneo – Cinema no Feminino de Lisbonne. 

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(Traduit de l'anglais)

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