email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

BLACK NIGHTS 2015 Compétition Premiers films

Road-Movie : un récit d'éducation sur la route

par 

- Le premier long-métrage du Tchèque Martin Jelínek est une oeuvre minimaliste qui mélange les genres pour nous plonger dans l'imaginaire de jeunes adultes d'aujourd'hui

Road-Movie : un récit d'éducation sur la route
Agáta Krystufková dans Road-Movie

Martin Jelínek, un des nouveaux jeunes noms du cinéma tchèque, aux côtés de Jan Těšitel (David [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
), Vít Zapletal (Dust of the Ground [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Vit Zapletal
fiche film
]
) et Tomasz Mielnik (Journey to Rome [+lire aussi :
critique
bande-annonce
fiche film
]
), et comme dans le cas de ses trois collègues et camarades d'études, son premier film, Road-Movie [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
, au programme du Festival Nuits noires de Tallinn, est aussi son travail de fin d'études. Cela dit, bien que les quatre jeunes gens aient suivi les mêmes cours, leurs approches et leurs styles sont très différents. Par exemple, Road-Movie sert presque de contrepoint à l'univers surréaliste et coloré créé par Mielnik dans Journey to Rome, car c'est un titre minimaliste dont les deux personnages principaux passent la plupart de leur temps en voiture. 

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Jakub est co-propriétaire d'une agence de voyage, Dulce Travels (dont le nom poétique va au fil du récit prendre un nouveau sens et résonner avec ironie). Appelé dans sa ville natale pour une réunion de famille, il doit quitter un moment son travail et le rythme de la ville. Quand il rencontre par hasard son amie d'enfance Ilona, le voyage solitaire se mue en road trip improvisé. Jelínek raconte cela de la manière la plus simple possible, en organisant l'ensemble comme une conversation suivant un flux de conscience, sans embarrasser l'intrigue de noeuds et revirements. Il se contente d'observer, sans lourdeur. 

Ce n'est que pendant son développement que le projet est devenu un road movie à proprement, mais le coeur du film reste sa dimension récit d'éducation, enjolivée par le motif "un garçon re-rencontre une fille". Jakub et Ilona représentent deux pôles opposés, de sorte que leur dialogue sur la vie est un véritable échange dialectique. Bien qu'issus du même milieu, leurs destins différents les a menés à adopter des positions divergentes : il est dans les affaires et représente le pragmatisme ; elle a abandonné ses études de médecine, portée par un désir d'épanouissement idéaliste et romantique. Leur dialogue informel, tandis qu'ils parcourent des routes souvent vides, va toucher aux notions de liberté, de restrictions, de finalité, de bonheur.

Le voyage va se poursuivre toute une journée, se prolonger toute une nuit et s'achever à l'aube pour retrouver le quotidien. Manifestement las des stéréotypes et de leurs avatars, le réalisateur évite habilement toute vaine philosophie pour coller le mieux possible au paysage mental de ses personnages – dans le scénario comme la mise en scène, aucun élément superflu. Ce travail se reflète dans la photographie d'Aleš Lněnička et Filip Rejč, qui se détache rarement des deux héros, sauf à proposer un plan plus large pour souligner leur isolement dans une rue vide de gens mais pleine de voitures en stationnement. Road-Movie, toujours attentif à ne pas tomber dans les clichés ou le sentimentalisme, a presque des airs de pièce de théâtre. C'est un film minimaliste, hautement symbolique et dépourvu de tout moralisme. C'est aussi la première oeuvre réussie d'un réalisateur prometteur qui représente la nouvelle génération.

Road-Movie a été produit par Studio FAMU.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'anglais)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy