email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

IFFR 2016

Oscuro animal : un premier long courageux par Felipe Guerrero

par 

- Rotterdam a dévoilé le premier film du Colombien Felipe Guerrero, un titre courageux et innovant

Oscuro animal : un premier long courageux par Felipe Guerrero

Le Festival de Rotterdam, comme toujours attentif aux nouveaux talents, propose cette année le premier long-métrage du Colombien Felipe Guerrero : Oscuro animal [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
. Le film réunit trois portraits de femmes en fuite, dans un pays marqué par une guerre civile longue de plus de quarante ans, et pourtant le conflit est maintenu en toile de fond. Ce faisant, le réalisateur met en scène la violence sans l'exhiber, comme une présence invisible mais constante et anxiogène. Le film étant dépourvu de dialogues, c'est la musique qui sert parfois de commentaire aux scènes qui le requièrent.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Le choix des musiques a de fait eu un rôle important dans l'économie du film : la champeta moderne qu'écoutent les milices s'oppose à la traditionnelle cumbia vallenata qu'on entend dans un hôtel de Bogota. Ce que dit Guerrero, c'est que la guerilla, les changements de gouvernements et les milliers de morts n'ont servi à rien. "Les interprétations qu'on donne à un conflit sont et doivent être multiples, a expliqué le réalisateur à Rotterdam. Je cherchais une nouvelle manière de raconter la guerre. Je voulais en montrer les conséquences et ne pas parler seulement de la Colombie. Il pourrait s'agir d'un autre pays."

La grandeur du film est dans le soin qu'elle met à ne pas porter de jugement moral sur les faits passés. Il ne s'agit pas d'un film qui dénonce un groupe particulier mais un film qui pose des questions, la principale étant : "à qui et à quoi cette guerre a-t-elle servi ?", et ici, la souffrance n'est pas une réponse adéquate.

Ce qui frappe néanmoins le plus dans le film de Guerrero, c'est sa maîtrise de l'outil cinématographique : le montage parallèle donne beaucoup de fluidité au film, les premiers plans insistants sur les visages font pendant à des plans très vastes sur les Andes colombiennes, avant-poste d'une nature hostile qu'on fuit pour se réfugier en ville.

Bogota fait ainsi figure d'objectif pour les trois femmes, bien qu'elles aient des passés différents, mais tous marqués par la violence des campagnes colombiennes. "Je ne crois pas que la guerre soit finie, confesse Felipe Guerrero, mais je voulais à travers ce film communiquer un message d'espoir, raconter les histoires de gens qui ont pu être sauvés. C'est par hasard que j'ai choisi des personnages féminins, mais pendant mes années de recherches sur le conflit, j'ai noté que c'était les femmes qui avaient fait preuve d'un plus grand courage".

Oscuro animal a réuni l'Argentine (gema film), la Colombie (Mutokino), l'Allemagne (Sutor Kolonko Filmproduktion), les Pays-Bas (Viking Film) et la Grèce (Boo Productions).

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'italien)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy