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BERGAME 2016

Dust Cloth : des femmes qui rêvent d'un futur

par 

- Le premier long-métrage d'Ahu Öztürk est un bel exemple de l'approche réaliste typique du nouveau cinéma d'auteur turc

Dust Cloth : des femmes qui rêvent d'un futur
Asiye Dinçsoy et Asel Yalin dans Dust Cloth

L'histoire se passe dans la banlieue d'Istanbul, du côté asiatique de la ville. Sa fillette à la main, la jeune Nesrin cherche son mari Cafer, qui l'a abandonnée sans donner d'explication. Dust Cloth [+lire aussi :
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, en compétition au Film Meeting de Bergame après son passage à Berlin le mois dernier, reprend nettement l'approche réaliste qui caractérise le cinéma d'auteur turc d'aujourd'hui. Comme l'héroïne du film, la réalisatrice et scénariste Ahu Öztürk est kurde, mais elle n'aborde pas ici la “question kurde” sous l'angle le plus fréquent dans la production turque de ces dernières années (chez Kazim Oz, Miraz Bezar, Sedat Yilmsz, Zeynel Doga et Orhan Eskikoy ou encore Ferit Karahan), c'est-à-dire en termes de persécution et de violence. Ici, comme l'a expliqué la réalisatrice dans une interview avec Cineuropa, le thème est exploré “à travers l'observation de la classe moyenne turque”.

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L'étude des rapports de classe où Nuri Bilge Ceylan excelle se retrouve dans Dust Cloth. Les personnes qui observent les bourgeois de la capitale sont Nesrin (Asiye Dinçsoy, Yozgat Blues [+lire aussi :
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), qui fait des ménages dans d'élégants appartements de Kadıköy, et sa collègue et vieille amie Hatun (Nazan Kesal, qui a joué dans presque tous les films de Ceylan). La première est dans tous ses états depuis le départ soudain de son mari, la seconde est effervescente, ironique, marié à un homme las et elle rêve d'avoir une vraie maison – à tel point qu'elle va même demander un miracle dans une église chrétienne, en demandant qu'Allah ne voit pas cela comme un péché. Les ragots que se rapportent les deux femmes sur leurs patronnes tiennent bel et bien de la critique sociale. Leur rêve est simple : un travail stable et une belle maison. Leur réalité est pleine d'obstacles et de frustrations. Le film exprime cette lassitude de vivre que raconte le cinéma d'auteur turc actuel. Il ajoute une facette de plus à la mosaïque d'un pays qui a tellement d'identités qu'il a de plus en plus de mal à fait le pont entre l'Europe et le Moyen-Orient.

Après des études de philosophie et de cinéma, Ahu Öztürka réalisé des documentaires et participé au film collectif Tales from Kars, produit par le Festival on Wheel d'Ankara, en réalisant le court-métrage “Open Wound”, sur un personnage qui rentre chez lui pour un enterrement et découvre toute la vérité sur sa famille. Dust Cloth est son premier long-métrage. Ce film, coproduit par Ret Film avec la société allemande The Story Bay, marque résolument la naissance d'une réalisatrice de la quatrième génération des cinéastes qui font la richesse de la production turque.

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(Traduit de l'italien)

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