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SÉRIES MANIA 2016

La Trêve et Ennemi Public : les séries belges francophones à Séries Mania

par 

- Le Festival Séries Mania qui aura lieu du 15 au 24 avril accueille pour la première fois deux séries belges francophones

La Trêve et Ennemi Public : les séries belges francophones à Séries Mania
Une image de La Trêve

Cette double sélection au Festival Séries Mania (dans la section "Séries francophones") représente une petite révolution dans le paysage audiovisuel belge. En effet, si côté néerlandophone les séries produites localement représentent un vrai phénomène, et depuis longtemps, c’est loin d’être le cas côté francophone. La Trêve et Ennemi Public représentent une nouvelle génération de séries belges francophones, issues d’une volonté de la RTBF et de la Fédération Wallonie-Bruxelles de soutenir la production de séries produites et financées à 100% localement.  Il faut savoir cependant que ces séries sont développées dans des conditions financières plutôt drastiques, puisque leur budget moyen est d’un peu moins de 200.000€ par épisode (4.000€ la minute), dont 60% sont assurés par le fonds conjoint créé par la RTBF et la FWB.

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Si certains ont pu s’étonner de la faiblesse de ces budgets, la diffusion en février des premiers épisodes de La Trêve (créée par Stéphane Bergmans, Benjamin d’Aoust, et Matthieu Donck, produite par Hélicotronc) a démontré l’envie et le talent de ces jeunes auteurs belges venus du cinéma, qui se sont emparés du medium télévisuel pour raconter avec de nouvelles contraintes mais aussi d’autres libertés une histoire haletante, à la fois profondément belge et définitivement universelle. Suscitant d’abord l’intérêt, puis l’adhésion, La Trêve est un véritable succès d’audience, puisqu’elle a recueilli en moyenne plus de 360.000 spectateurs (soit 22,3% de parts de marché), améliorant de plus de 4 points la part de marché sur cet horaire très concurrentiel ! En (très) gros, La Trêve est une sorte de Broadchurch mâtiné de True Detective, où un flic traumatisé enquête au sein d’une petite communauté au premier abord très soudée sur la disparition d’un jeune footballeur togolais. Avec des moyens limités, le réalisateur Matthieu Donck dit avoir pu faire une série qui "vaut le double", grâce à l’enthousiasme et la liberté de l’équipe. N’empêche que la deuxième saison, qui devrait logiquement voir le jour, fera surement l’objet d’âpres négociations financières… Suite au succès rencontré, le directeur de la télévision à la RTBF, François Tron, déclarait être prêt à augmenter au cas par cas les budgets de certaines séries (jusqu’à 250.000€ par épisode), et envisager une participation étrangère à hauteur de 20%. Et effectivement, au-delà du succès d’antenne, les séries belges semblent aussi intriguer à l’international. Ennemi Public (Antoine Bours, Gilles de Voghel, Matthieu Frances et Christopher Yates, produit par Playtime Films) suit les traces de Guy Béranger, meurtrier pédophile accueilli dans une petite abbaye des Ardennes suite à sa libération conditionnelle. Forte de ce pitch que l’on imagine aisément transposable en d’autres lieux, Ennemi Public est vendue à l’international par Zodiak. Sa diffusion est prévue pour le printemps.

La RTBF a actuellement pas moins de 13 projets de séries en développement. Toutes ne verront surement pas le jour, mais l’objectif à moyen terme de la RTBF est de produire 40 épisodes de 52 minutes par an, soit s’assurer 20 soirées en prime time occupées par des séries belges francophones. Notons également que le festival Séries Mania a également sélectionné un projet de web-séries produit par la RTBF (Burkland), ainsi qu’une série flamande, Beau Séjour.

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