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MONTRÉAL 2016

La pelle dell'orso : un père affronte le "démon"

par 

- Une histoire initiatique par Marco Segato au cours de laquelle un père veut démontrer son courage à son fils, à sa communauté et, en définitive, à lui-même

La pelle dell'orso : un père affronte le "démon"
Marco Paolini e Leonardo Mason dans La pelle dell'orso

En compétition au Festival international du film de Montréal, La pelle dell'orso [+lire aussi :
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est le premier long métrage de fiction de Marco Segato, après son documentaire L’uomo che amava il cinema [+lire aussi :
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, projeté durant les Venice Days de 2012 en séance spéciale. Le film démontre une fois de plus la qualité des productions de la petite compagnie Jolefilm – connue pour La Petite Venise (Shun Li et le poète) [+lire aussi :
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interview : Andrea Segre
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et La prima neve [+lire aussi :
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, d’Andrea Segre, parmi d’autres succès de festivals.

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Nous sommes dans les années 1950. Pietro (Marco Paolini) est un quinquagénaire revêche qui travaille dans une carrière des Dolomites italiennes. Sa dépendance au vin et sa nature réservée n’ont pas tardé à en faire un sujet de moqueries pour les habitants du village. Pietro est sévère avec son fils, Domenico (Leonardo Mason) et depuis la mort de sa mère, la relation qu’il entretient avec son père ne cesse de se compliquer. Une nuit, alors qu’il était assis au bar qu’il a l’habitude de fréquenter, enfilant les verres de vin, Pietro entend Crepaz (Paolo Pierobon), son patron impitoyable et arrogant, parler du ‘’démon’’, un ours qui menace le village depuis quelque temps, tuant le bétail et semant la terreur au sein de la population. Las d’être dénigré par les villageois, Pietro fait une proposition à Crepaz : il s’engage à tuer l’ours en échange de 600.000 lires. S’il échoue, il travaillera gratuitement pendant un an. À l’aube, Pietro, désavantagé, prend la direction de la forêt, bien déterminé à démontrer son courage et à regagner sa fierté dans un acte héroïque et définitif. Domenico, conscient des intentions de son père, décida de le suivre pour l’aider à tuer l’ours et ramener sa peau. Durant le voyage, il rencontrera une vieille amie de sa mère (Lucia Mascino) et, plus important encore, il parlera avec son père comme il ne l’avait jamais fait auparavant.

Segato fait ses débuts avec une histoire initiatique formulaïque qui aborde la relation père-fils fragile entre un homme naïf et un fils timide qui ignore tout de sa mère. Dès le début, le cinéaste recrée un environnement archaïque et rural, avec l’aide de la directrice de photographie Darai D’Antonio (qui a travaillé avec Massimo Coppola, Valeria Golino et Pietro Marcello) et immerge le spectateur dans un passé ou rien n’était plus important que la virilité et la réputation d’un homme. Le scénario est peut-être peu travaillé, mais cela ne veut pas dire que le film est mauvais : la psychologie des personnages et les problèmes relationnels épineux que Pietro et Domenico doivent affronter sont en constante évolution tout au long du film.

Marco Paolini, qui a également écrit le scénario, aux côtés d’Enzo Monteleone et Segato, est très connu en Italie pour son théâtre de narration, inspiré de l’œuvre de Dario Fo. L’usage fréquent de la langue vénitienne mêlé à l’ironie et à la satire qui le caractérisent, font que son interprétation habile se distingue de celle des autres acteurs. Le théâtre est son élément, mais lorsqu’il fait son entrée au cinéma, il adapte ses talents de comédien à son nouvel environnement, et les spectateurs sortent le sourire aux lèvres après une fin aigre-douce. Domenico peut sembler inexpérimenté, mais le jeune Leonardo Mason est loin d’être naïf. Son interprétation est impeccable, et laisse présager, sans l’ombre d’un doute, une carrière longue et fructueuse.

Produit par Francesco Bonsembiante pour Jolefilm, La pelle dell'orso n’a pas encore obtenu d’accord de distribution, mais sera sans aucun doute projeté lors d’autres séances automnales, en particulier dans des festivals infantiles et juvéniles.

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(Traduit de l'anglais)

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