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ROME 2016

Into the Inferno : Werner Herzog et les volcans

par 

- Après Telluride et Toronto, le maestro allemand arrive à la Fête du Cinéma de Rome avec un nouveau documentaire, qui sera disponible sur Netflix à partir du 28 octobre

Into the Inferno : Werner Herzog et les volcans

Finirons-nous tous ensevelis sous un fleuve de magma incandescent ? C’est cette question que pose le nouveau documentaire du maestro allemand Werner Herzog. À peine quelques mois après une exploration de l’univers numérique (Lo and Behold, Reveries of the Connected World), il nous entraîne avec Into the Inferno [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
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dans un tour du monde à partir de l’archipel de Vanuatu, dans l’Océan Pacifique, vers des destinations comme l’Indonésie, l’Éthiopie, la Corée du Nord et l’Islande, sur les flancs des volcans actifs les plus majestueux de la planète. “Nous voulions parler des origines de l’être humain, mais aussi du danger que constituent les volcans aujourd’hui”, a expliqué Clive Oppenheimer de l’Université de Cambridge en présentant le film à l’occasion de la 11ème Fête du Cinéma de Rome, où il a été invité en sélection officielle. Le vulcanologue britannique, que Herzog a rencontré il y a dix ans dans l’Antarctique, tandis qu’il tournait Rencontres à la fin du monde, est l’auteur de l’ouvrage qui a inspiré le film, Eruptions that Shook the World, et il a accompagné le cinéaste dans son voyage. C’est lui aussi qu’on voit, à l’image, interroger des chefs arborigènes, des chercheurs et des chasseurs de fossiles.

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Cependant, Into the Inferno est beaucoup plus qu’une exploration scientifique, et c’est à cela qu’on reconnaît la signature unique de l’auteur de Grizzly Man : ici, il met au centre l’Homme et son rapport avec la nature à travers les mythes, légendes et autres cosmologies des populations vivant à l’ombre des volcans. Chacune a son approche : certains associent les volcans aux esprits et aux démons, d’autres y voient l’origine de la vie, d’autre un symbole de la révolution (comme en Corée du Nord, où Herzog s’est vu accorder l’autorisation de documenter les manifestations de dévotion au Mont Paektu et au dictateur Kim Jong-un – dévoilant “sur l’atmosphère de ce pays beaucoup plus qu’il n’aurait pu le faire à travers des images filmées clandestinement”, selon Oppenheimer). Au fil de ces pérégrinations d’un cratère à l’autre, on fait de nombreuses rencontres avec des personnages singuliers, pain béni pour le réalisateur : un arborigène qui parle avec le volcan (mais on ne peut révéler ce qu’ils se disent), un ouvrier indonésien qui construit pour le volcan Merapi une église en forme de colombe qui évoque davantage un gigantesque poulet, un paléontologue excentrique de Berkeley qui lance, brosse en main, un défi à celui qui trouvera le plus de traces de vie humaine millénaires en Éthiopie.

Et puis il y a les volcans eux-mêmes : la fumée, les explosions, la lave qui éclate et se met à couler, le tout capturé par des images fascinantes, infernales, spectaculaires. L’homme, à côté, semble minuscule, et pourtant il s’approche du cratère presque comme pour le défier, bien qu’il sache pertinemment que le volcan peut anéantir tous les cafards, reptiles et humains – un propos qu’illustrent de manière impressionnante les images filmées il y a longtemps par le téméraire couple de vulcanologues français Katia et Maurice Krafft, qui furent des pionniers pour ce qui est de filmer des volcans en éruption mais périrent dans une coulée de magma sur le Mont Unzen, au Japon. Sous nos pieds, il y a une mer de feu prête à exploser et à tout balayer, comme cela est arrivé il y a 74 000 ans à Sumatra, où l’on dit que l’éruption d’un immense volcan (situé là où se trouve aujourd’hui le Lac Toba) a presque failli causer l’extinction du genre humain. La conclusion vers laquelle nous amène la réflexion de Herzog est claire et porte sur l’insignifiance des hommes face à la nature, sur le sort de l’Homme sur Terre et sur les fondations liquides où notre monde est bâti.

Into the Inferno est une coproduction anglo-germano-canadienne qui a réuni Spring Films, Werner Herzog Film et Matter of Fact Media. Le film sera disponible sur Netflix dans tous les pays où le service existe à partir du 28 octobre.

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(Traduit de l'italien)

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