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FILMS Italie

On a Bike Without Saddle : 6 épisodes dans une jungle de précarité

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- Ce film collectif imaginé par Alessandro Giuggioli, qui aborde le thème de la recherche d’emploi de manière surréaliste, a gagné le Prix du film indépendant de Toronto

On a Bike Without Saddle : 6 épisodes dans une jungle de précarité
“I precari di notte”, l'un des épisodes de On a Bike Without Saddle

Il y a des personnes qui font la file pour avoir un entretien professionnel, et celles qui laissent à Dieu le soin de leur trouver un emploi ; celles qui feignent d’être boulimiques pour cacher leur grossesse à leurs collègues de bureau et celles qui, face à la possibilité de devenir immortelles, se demandent si ça vaut la peine de passer une éternité à chercher un emploi et alterner entre les jobs au noir, les contrats à durée déterminée et les milliers de ʺOn vous rappelleraʺ ? C’est dans ce monde infernal, grotesque et plein d’humour que nous transporte On a Bike Without Saddle [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
(litt. « à vélo sans selle ») une comédie sur la précarité des jeunes (et sur d’autres sujets également). Ce film, une des belles surprises de la section autonome Alice dans la Ville tenue parallèlement à la 11e Fête du cinéma de Rome, a remporté le prix du meilleur film à Toronto et arrivera sous peu dans les cinémas italiens.

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Le film, né de l’esprit du jeune acteur et producteur Alessandro Giuggioli, se compose de six épisodes plus ou moins surréalistes réalisés par sept metteurs en scène novices : Giovanni Battista Origo, Sole Tonnini, Gianluca Mangiasciutti, Matteo Giancaspro, Cristian Iezzi, Chiara De Marchis et Francesco Dafano. Dans “Santo Graal”, Edoardo Pesce et Riccardo De Filippis (des visages connus de la série télévisée Romanzo criminale) joignent les deux bouts en vidant des caves à vin, et finissent par mettre la main sur la coupe de la vie éternelle, un objet très convoité qu’ils sont plus qu’heureux de céder à un vieil homme en échange de ses allocations retraite. Dans ʺI precari della notteʺ (litt. « les précaires de la nuit »), une version un peu dingue des Warriors de Walter Hill, on voit des travailleurs de nuit s’opposer à des allocataires et des travailleurs au noir. Dans ʺCurriculum Vitaeʺ, un jeune homme plein d’espoir (Flavio Domenici) s’entend tellement dire  par les recruteurs (dont Francesco Montanari, le Libanais de Romanzo criminale, ici dans un rôle de yuppie moderne) qu’il est trop qualifié qu’après un énième entretien infructueux, il se voit contraint de s’inventer un métier très singulier.

Dans ʺCrisalideʺ, le point de vue change pour adopter celui d’une jeune femme (Emanuela Mascherini) qui prétend, pour cacher sa grossesse et ne pas se faire licencier, qu’elle est en pleine dépression et complètement accro au chocolat (ce qui explique son surpoids et ses nausées). Suit ʺIl parassitaʺ, l’épisode le plus poétique de tous (où apparait d’ailleurs Giuggioli), dans lequel un homme sans emploi vit caché dans la maison de son employeur (Ciro Scalera) et tente comme il peut d’aider celui-ci à améliorer la situation de l’entreprise. Enfin, ʺIl posto fissoʺ (litt. ʺle poste permanentʺ), montre une sorte de course d’obstacles où c’est à celui qui arrivera le premier aux réunions de travail, dans une jungle peuplée par des gens prêts à tout pour décrocher un CDI. Dans ce contexte, deux amis (Michele Bevilacqua et Luca Scapparone) vont devoir faire un choix de vie inattendu.

Les six épisodes, qui sont cohérents du point de vue des images, du montage et du ton, tous introduit par la belle voix d’un speaker de Radio Precaria Popolare, sont tous bien écrits et reposent sur un choix d’acteurs judicieux (car les comédiens ont presque tous une expérience plutôt théâtrale – il faut mentionner aussi, à ce propos, la participation d’Alberto Di StasioStefano Ambrogi et Alberto Gimignani). Un aperçu de la précarité qui est plein d’ironie, original, frais, intuitif et source de fous rires.

On a Bike Without Saddle est une production de Tandem Film Production, en collaboration avec Amaro and Tranchese Produzioni. Le film a eu aussi un parrain exceptionnel : Colin Firth. L’acteur oscarisé (beau-frère de Giuggioli) était présent à Rome pour assister à la présentation du film, et il a même pris part à une fausse audition réalisée pour un clip promotionnel. Zenit Distribution lance le film sur les écrans italiens ce jeudi 3 novembre.

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(Traduit de l'italien)

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