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CANNES 2017 Industrie

Quel avenir pour le cinéma dans le monde des plateformes numériques ?

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- CANNES 2017 : Le CNC a réuni les grands acteurs de l’audiovisuel pour discuter des règles à mettre en place dans le nouvel environnement numérique

Quel avenir pour le cinéma dans le monde des plateformes numériques ?

Modéré par Pascal Rogard, Directeur général de la SACD, le débat "Quel avenir pour le cinéma dans le monde des plateformes numériques ?", organisé par le CNC ce samedi 20 mai au 70e Festival de Cannes, voulait répondre à la question de comment les groupes de télévision et d’audiovisuel sont en train de s’organiser pour repenser leur offre dans un monde numérique. M. Rogard a regretté cependant l’absence de Netflix au débat, qui avait pourtant été invité.

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"Le développement des plateformes numériques est aujourd’hui une réalité bien établie et ces nouveaux services en ligne ont un taux de croissance très important", a rappelé Frédérique Bredin, Présidente du CNC. "Ce développement doit s’accompagner d’un cadre législatif. Notre position est claire : les nouveaux acteurs doivent accompagner, eux aussi, la création européenne. Nous avons mené une bataille qui a duré 3 ans pour imposer la taxe ‘Netflix’ et ‘YouTube’, qui a permis de créer un fond d’aide à la création numérique de 2 millions d’euros. Nous pensons que la bataille de l’exception culturelle se joue aujourd’hui sur YouTube, Facebook et Snapchat. Le CNC est très attentif à la régulation européenne en la matière. Il est essentiel que les géants du Net soient taxés dans les pays de destination (là où s’effectue la consommation) et pas dans leur pays d’origine", a-t-elle rappelé. "L’autre grand chantier qui va se jouer à Bruxelles dans les prochaines semaines, concerne la l’obligation d’exposition d’œuvres européennes. Nous voulons que cette exposition soit la plus haute possible, de l’ordre de 40%. Certains grands groupes acceptent cette règle, mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Netflix, par exemple, a fait opposition à la décision allemande qui imposait une proportion importante d’œuvres européennes dans leur catalogue", a conclu Mme Bredin.

Evelyne Gebhardt, Vice-Présidente du Parlement européen, a rappelé l’engagement du Parlement en faveur des auteurs. "Nous nous engageons à faire respecter la règle du pays de destination. Les discussions ne sont pas toujours faciles avec la Commission et le Conseil, mais le Parlement sera attentif à défendre l’exception culturelle" a-t-elle déclaré.

La conférence a été l’occasion de connaitre le point de vue des deux opérateurs privés : SFR et Canal+. Michel Combes, Directeur Général de SFR et d’Altice a souligné que la plateforme SFR lancé il y a 12 mois était déjà un acteur incontournable de la vidéo à la demande en France, avec plus d’un million d’abonnés, 1.200 films, dont 40% européens. SFR s’est également engagé dans le financement d’œuvres originales. "Nous pensons que la règlementation sur la chronologie des médias doit évoluer. Il faudrait rapprocher la sortie SVOD à la Pay TV", a proposé Michel Combes. "Nous insistons également sur la possibilité de pouvoir faire de la publicité pour la sortie des films en salle, ce qui est actuellement interdit en France. Une campagne à la télévision n’est plus aussi chère qu’avant et pourrait coûter entre 20.000€ et 50.000€, un coût abordable même pour un petit distributeur", a annoncé M. Combes.

Maxime Saada, Directeur général du groupe Canal +, a quant lui insisté sur la nécessité de lutter contre la piraterie et sur l’égalité de traitement entre opérateurs historiques et nouveaux entrants.

Delphine Ernotte-Cunci, Présidente de France Télévisions, a mis en avant le travail du Groupe pour proposer une offre légale de produits audiovisuel en ligne. "Nous avons énormément progressé dans la télévision de rattrapage. Presque toutes nos séries et 20% des films diffusés sur nos chaînes sont disponibles sur notre plateforme. Nous proposons également un service de VOD payante pour les autres films. Ce n’est pas uniquement pour nous faire de l’argent, c’est surtout pour faire rentrer dans le paysage français un univers européen", a insisté Mme Ernotte-Cunci. "Je pense par ailleurs que la Francophonie est un territoire de conquête et que nous devons investir pour une présence importante de nos produits dans l’espace francophone", a-t-elle conclu.

Olivier Schrameck, Président du CSA, a rappelé que la Directive sur les Médias Audiovisuels, actuellement en négociation à la Commission européenne, était un enjeu capital pour le futur de l’audiovisuel européen. "Il faut que les nouveaux opérateurs contribuent à la production d’œuvres audiovisuelles et qu’ils aient une proposition d’œuvres audiovisuelles d’au moins 40% dans leur catalogue. Il faut des règles claires pour la publicité entre les opérateurs traditionnels et l’offre dématérialisé" a insisté M. Schrameck. "Il faut également veiller au contrôle des algorithmes des moteurs de recherche pour éviter toute manipulation ou conditionnement de l’offre", a-t-il déclaré en guise de conclusion.

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