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TRANSYLVANIE 2017 Compétition

Chrysanthemums Time : une errance sans but précis

par 

- Le deuxième long-métrage du réalisateur urkrainien Dmytro Moiseiev explore le processus de deuil qui suit la perte tragique d’un être cher

Chrysanthemums Time : une errance sans but précis

La première chose qu’on voit dans Chrysanthemums Time [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
, au programme du Festival international de Transylvanie, est une femme allongée sur un transat, au soleil, au bord d’une piscine. Cette image relaxante est en contraste avec le bruit de tambours fracassant qui sert d’accompagnement musical à la scène. Quand le visage de la femme nous est dévoilé, on voit qu’il est marqué par la souffrance et partiellement couvert par d’énormes lunettes de soleil. L’ensemble est très troublant, on a du mal à comprendre à quelle histoire on a affaire. Le réalisateur, Dmytro Moiseiev, prend son temps pour nous donner des informations sur cette femme mystérieuse. Après une conversation pleine de cynisme et d’amertume avec un directeur d’entreprise de pompes funèbres, on apprend que l’héroïne vient de perdre un être cher.

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Le film saute de séquence en séquence, mais Olga (incarnée par Alla Binieieva) ne quitte jamais l’image, et on la suit, dans des plans presque immobiles, tandis qu’elle interagit avec des personnages divers et variés. Certaines des situations auxquelles on assiste ne font qu’ajouter à la confusion, d’autres parviennent à éclairer notre lumière sur ce qui est arrivé à Olga et cause sa désorientation : la mort récente de son mari et les reproches, de la part de sa famille politique, pour n’avoir pas tenté d’éviter cette fin tragique conduisent la femme à entreprendre un parcours sans but précis à travers plusieurs lieux de la ville de Kiev. 

La description de ce processus de deuil ne parvient pas tout à fait à ce que le spectateur ressente de l’empathie pour cette femme. Souvent, les réflexions auxquelles il donne lieu sur les nombreuses contradictions de l’existence semblent plus prétentieuses que révélatrices. Le film émeut tout de même à certains moments, en particulier à travers les images où le corps fragile de l’héroïne jouxte d’imposants édifices ou se trouve au milieu de grands espaces ouverts, et il vise parfois juste dans le tableau qu’il dresse de la dévastation qui suit la perte d’un être aimé. L’absurdité de notre existence nous apparaît avec clarté dans une situation aussi traumatisante, et retrouver une direction à donner à sa vie peut devenir une tâche presque impossible.

Il est toutefois problématique que ce film autour d’un personnage qu’on devrait avoir envie de consoler et d’accompagner dans sa douleur nous le rende presque antipathique par son arrogance et sa froideur. Chrysanthemums Time propose quelques idées intéressantes et parvient sans nul doute à nous intriguer par la proposition qu’il fait, mais on regrette qu’il n’arrive pas à aller plus loin et à nous toucher plus en profondeur.

Chrysanthemums Time a été produit par la société ukrainienne Yizhak Film, qui se charge également de ses ventes internationales. 

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(Traduit de l'espagnol)

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