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MOSCOU 2017

Darkland : une histoire de violence haletante et violente

par 

- Fenar Ahmad a présenté au Festival de Moscou un thriller qui montre deux facettes très différentes de la société danoise

Darkland : une histoire de violence haletante et violente

Le captivant thriller Darkland [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
du Danois Fenar Ahmad, en compétition au Festival de Moscou (22-29 juin) n’a peut-être pas eu de prix lors de la cérémonie de clôture, mais il promet de gagner quelque chose d’encore plus précieux pour beaucoup de réalisateurs et producteurs : l’attention du public. Il raconte l’histoire, intense et violente, d’un chirurgien accompli qui devient “vigilante” pour venger la mort de son frère.

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Zaid (incarné par un Dar Salim très convaincant et physique) est chirurgien cardiaque. Il semble tout avoir dans la vie : le respect des autres, l’amour et de l’argent. Pour le montrer, Ahmad nous laisse observer son héros à l’oeuvre, en train de sauver des vies à l’hôpital, et décrit la belle vie qu’il a avec sa petite amie enceinte, Stine (Stine Fischer Christensen), dans l’appartement de luxe de la spectaculaire Résidence Gemini de Copenhague où ils habitent. Le spectateur sait néanmoins, depuis la toute première séquence, où un délinquant moyen-oriental essaie de dévaliser une banque, que le monde apparemment parfait de Zaid va bientôt être mis à mal par de menaçantes forces externes. Quand son petit frère se fait tuer, suite au cambriolage raté, Zaid se laisse happer par un univers fait de violence et de soif de vengeance.

Le scénario du film, composé par Ahmad avec Adam August, place efficacement le germe d’une question dans l’esprit du spectateur : où va s’arrêter la quête de vengeance de Zaid ? Et de quels sacrifices est-il capable lors de ses violentes escapades dans les prairies obscures du crime et du meurtre ? On sent dès le tout début que l’esprit de Zaid est très perturbé par la mort de son frère et qu’une seule chose va lui permettre de voir de nouveau clair : la mort du boss Semion (dont Ali Sivandi laisse éclater la fureur), un criminel vicieux et imprévisible. Le héros et son ennemi juré vont donc former un des duos d’adversaires les plus captivants qu’on ait jamais vus dans le champ du thriller européen, laissant derrière eux une série de corps sanglants (ou parfois carbonisés).

Bien que le regard d’Ahmad se porte volontiers sur les scènes d’action spectaculaires ou de combat, le film laisse se déployer des sous-intrigues très pertinentes qui font réfléchir. Zaid, fils d’immigrés irakiens venus au Danemark trois décennies plus tôt, est un parfait exemple d’intégration, et la preuve que les immigrés peuvent arriver à gravir les échelons pour atteindre des sommets de réussite et de respectabilité au sein de la société danoise. Cependant, autour de lui abondent les expériences bien moins réussies, à commencer, clairement, par celle de son frère Yasin (Anis Alobaidi). Ahmad prend soin de souligner les contrastes dans la vie de Zaid, dessinant du même coup la carte d’une ghettoïsation très nette des immigrés : Zaid a beau vivre une vie heureuse dans un des gratte-ciels les plus clinquants de Copenhague, pour chaque Zaid résidant au Danemark, il y a des milliers d’immigrés comme lui qui vivent dans des conditions bien moins enviables.

Malgré cette attention que porte le réalisateur au contexte social, le public international devrait se souvenir avant tout des excellentes scènes d’action, dont certaines prennent vraiment le spectateur aux tripes. Bien soutenu par le travail extraordinaire de son directeur de la photographie Kasper Tuxen, Ahmad navigue avec aise entre les différentes espaces de son récit, de l’hôpital immaculé où Zaid sauve des vies aux impasses sordides et aux appartements confinés de dealers où il met fin à d’autres. Bien que les motivations du personnage en font une sorte d’anti-héros, dans la mesure où il semble résolu à exercer sa vengeance même si cela lui coûte sa carrière, sa famille et même sa vie, il n’en est pas moins une figure que le spectateur a envie d’accompagner dans son parcours violent et sanglant.

Darkland a été produit par la société danoise Profile Pictures. Les ventes internationales du film sont assurées par TrustNordisk.

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(Traduit de l'anglais)

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