email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

LOCARNO 2017 Cinéastes du présent

Il monte delle formiche relève le défi de filmer l’invisible

par 

- LOCARNO 2017 : Dans son premier long-métrage, l’Italien Riccardo Palladino utilise les fourmis comme prétexte pour parler de l’immortalité (collective) et du cycle de la vie

Il monte delle formiche relève le défi de filmer l’invisible

Le premier long-métrage de l’Italien Riccardo Palladino, Il monte delle formiche [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
(litt. “le mont des fourmis”) a fait son avant-première mondiale dans la section Cinéastes du présent du 70e Festival de Locarno. Bien que le titre du film évoque un documentaire sur la nature dont l’objectif serait d’enquêter sur un microcosme, celui des fourmis, les petits insectes deviennent ici le prétexte d’un discours plus universel sur l’immortalité (collective) et le cycle de la vie.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

À partir d’une légende qui attire chaque année, le 8 septembre, un grand nombre de croyants sur le Mont des fourmis, Riccardo Palladino nous livre une fable faite d’images et rythmée par le son de voix qui récitent des textes de grands écrivains qui se sont intéressés aux insectes et à leur fonctionnement collectif, du Prix Nobel de littérature Maurice Maeterlinck à l’entomologue Carlo Emery.

La date, marquée par l’arrivée d’essaims de fourmis ailées qui, après s’est accouplées, laissent au pied de la montagne des myriades de corps sacrifiés au nom de la postérité de l’espèce, coïncide avec la fête de la “Vierge du Mont des fourmis”, dite “Santa Maria Formicarum”.

À partir de cette tradition ancienne qui renvoie à une réalité locale invisible aux yeux du plus grand nombre, Palladino s’interroge sur la nature de ces petits insectes ailés comme métaphore de notre société et de notre vie collective – sur le groupe comme unique rédemption, sur l’immortalité collective comme seul salut. Le cycle de la vie, en somme, est résumé à un battement d’aile sacrificiel, renouvelé chaque année.

Léger comme une plume mais profond comme le mystère du Mont des fourmis, ce premier film de Riccardo Palladino défie toute logique et filme ce qui échappe à notre entendement : le mysticisme d’un lieu, le sacrifice d’un animal en apparence tout petit et insignifiant, en un mot le sens de la vie. 

Le merveilleux travail sur le son qui accompagne chaque plan sans l’étouffer parvient à extrapoler, à partir des images, une vérité d’une grande beauté. Il monte delle formiche exalte le pouvoir et la sagesse d’une Nature qui a encore beaucoup à nous dire, dans le vacarme de la civilisation qui l’entoure. 

Entre expérimentation et tradition, Palladino nous offre un premier long-métrage superbe, à la fois impalpable et plein de sagesse. 

Il monte delle formiche a été produit par CamerAmano, en coproduction avec Minollo Film.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'italien)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy