email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

BERLINALE 2018 Panorama Dokumente

Critique : When the War Comes

par 

- BERLIN 2018 : Le premier long-métrage du Tchèque Jan Gebert, sur un groupe paramilitaire slovaque, est terrifiant à bien des égards, quoique sans surprises

Critique : When the War Comes

S'il est un thème récurrent dans le documentaire européen ces derniers temps, et il risque de le rester encore plusieurs années, c'est la montée de l'extrême-droite et de l'idéologie nazie, ni plus ni moins, au coeur du Vieux Continent. Le sujet est inévitablement lié à de nombreux films qui n'évoquent pas directement ce phénomène, comme les documentaires sur la crise des réfugiés, ou n'importe quel documentaire qui a une approche un tant soit peu politique, mais le premier long-métrage de Jan GebertWhen the War Comes [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
, l'aborde de le manière la plus directe et concrète qui soit, en s'intéressant à une groupe en particulier. Le film vient de faire son avant-première mondiale dans la section Panorama Documentaires du Festival de Berlin.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Les "Recrues slovaques" est un groupe paramilitaire principalement composé d'adolescents, et mené par Peter Švrček, un jeune homme apparemment normal qu'on découvre au début du film en train de passer un examen. Il a une mère qui l'encourage dans la vie, une gentille petite amie et une nouvelle voiture. Cependant, le week-end, il revêt un uniforme camouflage, fait son baluchon avec des armes d'entraînement, le drapeau slovaque et la bannière de son groupuscule, et sort avec ses deux "officiers" les plus proches pour aller entraîner leurs nouvelles recrues à la campagne.

Dans la première scène du film où on assiste à ces virées rurales, les villageois appellent la police, car ils sont intimidés par la vue de ce groupe de jeunes gens munis d'armes automatiques. Peter, tout charme et tout sourire, résout facilement la situation. Tout ce qu'il reçoit, c'est une réprimande pour avoir utilisé les symboles de l'État slovaque avec des uniformes non-officiels. Finalement, les policiers lui serrent la main et lui souhaitent bonne chance.

Les méthodes d'entraînement qu'applique Peter sont les mêmes que celles des vrais camps d'entraînement militaire, dominées par les ordres, la peur, l'obéissance. Les recrues sont impressionnées par leur chef et sentent un grand respect pour lui, notamment le jeune Adam, qui semble n'avoir pas plus de 16 ans, et qui est vite promu pour son zèle et son dévouement.

Ce qui fait le plus peur, quand on voit ce groupe de jeunes gens en uniforme marcher au pas sur les places de la ville, portant des symboles semprunté à de vraies organisations nazies, comme l'État fantoche de la Slovaquie indépendante pendant la Seconde Guerre mondiale, c'est de constater à quel point le système non seulement est peu préparé pour gérer ce genre de mouvement, mais entérine tacitement ce genre de comportements dangereux, et hélas, entre Robert Fico et tous ses homologues centre-européens, qui gouvernent la Hongrie, la République tchèque ou la Pologne, on a déjà cessé depuis longtemps de considérer sérieusement la possibilité de voir les autorités prendre leurs responsabilités. Le fait que ce film ait été coproduit par une société située en Croatie, un autre pays qui fait actuellement face à une renaissance de l'idéologie nazie, est assez révélateur.

Les Recrues slovaques n'est qu'un des nombreux symptômes du déclin de notre civilisation, mais c'est quand Peter va entrer en politique, ce qui ne manquera pas d'arriver, avec son charisme et ses qualités de leader, qu'il va représenter une menace bien plus grave. Il suffit de voir comment ses cohortes et lui défendent le "pan-slavisme" avec les bikers russes et biélorusses de l'affreux club des Loups de la Nuit, ou d'assister à la scène où il fait un exposé nationaliste galvanisant devant des enfants d'école primaire, sans que le proviseur n'y voie d'objection. 

When the War Comes a réuni les efforts de Pink (République tchèque), Hulahop (Croatie) et HBO Europe.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'anglais)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy