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FESTIVALS Luxembourg

La réalité virtuelle fleurit à Luxembourg

par 

- Le Luxembourg City Film Festival et le Film Fund Luxembourg ont donné un aperçu général de ce qui se fait actuellement dans le domaine

La réalité virtuelle fleurit à Luxembourg
Finding Jakob d’Olivier Pesch

"L’avenir sera virtuel ou ne sera pas". C’est sur cette devise que s’est ouvert le Pavillon Réalité Virtuelle en présence du Premier Ministre Xavier Bettel, la veille de l’ouverture de la huitième édition du Luxembourg City Film Festival (22 février-4 mars). Le programme concocté par le Film Fund Luxembourg a donné un aperçu général de ce qui se fait actuellement de mieux dans le domaine des technologies visuelles. Des ateliers pratiques et des tables-rondes étaient proposés aux curieux comme aux professionnels, sans oublier les installations et les films en réalité virtuelle qui ont rythmé ces dix jours de festivités.

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Inauguré en 2017, le Pavillon Réalité virtuelle a investi cette année le Casino-Forum d’Art contemporain, site qui faisait également office de Quartier général pour le festival. Dans la Black Box du Casino se sont tenues les séances d’Alice - The Virtual Reality Play (Mathias Chelebourg et Marie Jourdren, France, 2017), une production de théâtre en réalité virtuelle dans laquelle le spectateur peut interagir avec les créatures fabuleuses du conte de Lewis Carroll. Les séances ont affiché complet pendant toute la durée du festival.

L’Aquarium du Casino-Forum d’Art contemporain a été le terrain de jeu propice à d’autres formes d’expériences immersives. L’installation de David Wedel, intitulée Separate Silences (Danemark, 2017), propose par exemple au spectateur de prendre place... dans un lit d’hôpital. Une fois remplie cette condition matérielle, on est invité à épouser les sensations de personnages se trouvant dans le coma à la suite d’un accident de voiture. L’expérience, parce qu’elle flirte avec le rêve, peut être qualifiée d’hypnagogique. Un assistant accompagne tout au long de l’histoire le spectateur, tantôt pour le ventiler, tantôt pour éveiller ses sens. Ceci nous rappelle que la réalité virtuelle peut répondre à des nécessités thérapeutiques (vaincre une phobie ou un traumatisme par exemple). C’est d’ailleurs à cette fin que l’armée américaine s’est emparée de cette technologie il y a une quinzaine d’année ; Harun Farocki réalisa sur ce sujet l’une de ses dernières installations (Serious Game, 2009-2010). 

Toujours sous la baie vitrée de l’Aquarium, des casques étaient mis à la libre disposition du public pour explorer les univers de dix films, dont Altercation de Jérôme Blanquet (2017) ou The People’s House: Inside the White House with Barack Obama and Michelle Obama de Paul Raphaël et Félix Lajeunesse (2017). Produit par les studios luxembourgeois Samsa Film, Finding Jakob (2018), d’Olivier Pesch, embarque le spectateur dans une histoire digne d’un vrai polar : un enfant, Jakob, a été kidnappé et il faut retrouver au plus vite le coupable. Le spectateur, dont le point de vue est relayé par une caméra subjective, est pris dans un scénario sur lequel il ne peut cependant pas agir, ni même interagir (physiquement et verbalement) avec les autres personnages. Si l’expérience montre rapidement ses limites, on comprend, après les séances interprétées (Alice) et les installations assistées (Separate Silences), combien peuvent être divers les usages des technologies virtuelles. Placé au cœur du spectacle, le public franchit allègrement les frontières traditionnellement forgées entre les arts et les jeux vidéos. Les coordonnées du sensible en ressortent bouleversées.

Plusieurs ateliers pratiques combinant réalité virtuelle et réalité augmentée étaient également proposés aux publics scolaires, toujours enthousiastes à l’idée de se familiariser à des outils ludiques et modernes. Parmi les tables-rondes du VR Day, le panel animé par Michel Reilhac a porté sur les potentialités et les nouveaux usages que libère la technologie du virtuel ("Une nouvelle frontière pour la création culturelle ?"). Les témoignages de nombreux praticiens (Toby Coffey, Mads Damsbo, Karolina Markiewicz et Pascal Piron) ont enrichi les débats et répondu aux interrogations du public. Animé par Monique Simard, le second panel a soulevé le problème de l’exploitation et des modes de financement des films réalisés en VR ("Le développement et la distribution de contenu en réalité virtuelle immersifs en 2018 et au-delà"). Les intervenants de la journée – Marie Blondiaux, Antoine Cardon, Marion Guth, Stéphane Cardin – ont notamment insisté sur la nécessité pour les studios de production indépendants de se fédérer face à la constitution de grands groupes tels que Disney.

La tenue du Pavillon Réalité Virtuelle aura eu le mérite de faire converger les attentes du public avec les perspectives des professionnels.

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