22/09/2005

Accueil très positif hier soir pour la première mondiale de Gravehopping au Festival International du Film de San Sebastian. La coproduction entre la Slovénie et la Croatie, réalisée par Jan Cvitkovič y est en compétition dans la section officielle. Avec une très belle dimension visuelle – impeccable travail du directeur photo Simon Tansek – le second long-métrage de Cvitkovič (trois ans après Bread and milk) lance un regard ironique, mais toujours humain, sur les rapports entre la vie et la mort.

Avec un clin d'œil à un certain imaginaire kitsch, au début du film il y a une version instrumentale du hit "I will Survive". Pourtant le contexte où on l'écoute est assez différent de la scène du disco dancing des années 70. La chanson s'écoute lors d'un enterrement; le premier des nombreux enterrements auxquels on assistera jusqu'à la fin du film. Figure omniprésente dans ces séquences, Pero est un professionnel des discours d'enterrement, payé pour rendre un dernier hommage aux gens qu'il n'a jamais connu. Parfois ses discours résonnent comme des échos évidents de sa propre vie, mais les familles concernées par l'enterrement ne le comprennent pas. Le scénario se centre sur lui, sa famille et ses amis: son père et ses multiples tentatives de suicide, sa copine maso, son meilleur ami qui l'idolâtre et sa sœur au destin tragique.

Les dialogues, assez simples, ne révèle pas trop ce qui se passe dans la tête des personnages. Ses actions sont beaucoup plus éloquentes pour montrer leur monde intérieur et, pendant une grosse partie du film, le scénario se situe quelque part entre une comédie légère et une attitude ironique – sûrement défensive – face à la mort. Puis, soudain, il bascule dans une violence viscérale qui nous laisse perdus face à nous-mêmes et muet face au personnage principal.

Gravehopping, qui est sans doute l'un des films les plus intéressants de la compétition officielle, sortira en Slovénie en octobre prochain. Produit par le réalisateur lui-même et Janez Burger pour Staragara, en coproduction avec Propeler Film Zagreb et RTV Slovenija, le film a été cofinancé par le Slovenian Film Fund et par le Ministère de la Culture croate. Les ventes internationales sont gérées par Taskovski Films.

(Traduit de l'anglais)