email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

FILMS / CRITIQUES

Crimes à Oxford

par 

- Assassinats énigmatiques et enquête de mathématiciens vacillant entre logique et passion. Un thriller froid du bouillant Espagnol Álex de la Iglesia avec Elijah Wood et John Hurt

Le jeune étudiant Martin (interprété par Elijah Wood) arrive à Oxford, débordant d'illusions, pour rencontrer Arthur Seldom (John Hurt), éminent mathématicien auquel il voue une grande admiration, et travailler à ses côtés. Ainsi, il prend logement chez miss Eagleton, vieille amie du professeur. Très vite, alors que l'étudiant, déçu par sa première rencontre conflictuelle avec Seldom, se dispose à quitter la ville, il retrouve la vieille dame morte étranglée. Ce n'est que le début d'une série de crimes apparemment sans lien commun commis par un tueur en série qui laisse des pistes et symboles difficiles à déchiffrer. Dans ces circonstances, et puisqu'ils font tous les deux partie des suspects, l'élève et le maître sont contraints d'unir leurs forces et leurs différents talents pour dénouer le mystère, tout en restant rivaux pour ce qui est d'obtenir les faveurs d'une belle infirmière (Leonor Watling).

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Tornasol Films S.A., société de production dirigée par Gerardo Herrero, a mené à bon port cet ambitieux projet au budget de huit millions d'euros qui rassemble plusieurs talents européens (espagnols, français et anglais). Le fruit de cet effort est un film intelligent, riche et divertissant :Crimes à Oxford, film de genre d'Álex de la Iglesia, encensé par la critique et le public notamment pour Le Jour de la bête, Mes chers voisins, Muertos de risa, 800 balles et Le Crime farpait. Le metteur en scène basque a adapté cette histoire au grand écran avec son co-scénariste habituel, Jorge Guerricaechevarría, et a su faire entièrement sien ce thriller plein de meurtres aux parfums de cabales, de logarithmes et d'énigmes qui s'additionnent sous les yeux de personnages stupéfaits et de spectateurs non moins surpris. Au niveau du thème, ce film constitue un nouveau virage dans la carrière d'Álex de la Iglesia, un tournant qui est même radical pour un cinéaste qu'on rattache généralement à la comédie noire. Il met ici en image un roman qui touche à des sujets aussi sérieux que le destin, le hasard, le sentiment de culpabilité, la cause de tous les faits fondamentaux de nos vies et la lutte fratricide qui, trop souvent, oppose coeur et raison.

Avec une maturité narrative remarquable et une grande maîtrise de la caméra qui rompt avec le côté statique de ce genre de films à dialogues, Álex de la Iglesia livre une production digne de Hollywood avec une affiche alléchante. L'impressionnante présence de l'Anglais John Hurt apporte au personnage du professeur Seldom une grande profondeur psychologique : chaque ride de son visage buriné par milles batailles laisse entrevoir un passé tortueux et sa voix grandiose fait passer des flots d'émotions. L'Espagnole Leonor Watling fournit de son côté un contrepoint émotionnel, charnel et bien ancré dans le réel à une intrigue triangulaire cérébrale qui aborde la maladie et l'autodestruction.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'espagnol)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy