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CANNES 2008 SIC / Royaume-Uni

Better Things : la vie et le néant

par 

Sujet choc, style chic. Ouvert par une mort d’overdose et filant une ambiance de requiem, Better Things [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
, le premier long métrage de l’Anglais Duane Hopkins a révélé aujourd’hui en compétition à la Semaine Internationale de la Critique un jeune réalisateur au sens cinématographique très au-dessus de la moyenne.

Dans la continuité de ses deux courts métrages multiprimés (dont l’EFA 2004 pour Love Me or Leave Me Alone), Duane Hopkins a situé l’action de son film choral (dont il a écrit le scénario) dans un village des Cotswolds, au centre ouest de l'Angleterre, et fait appel à une majorité d’acteurs non-professionnels. Entrecroisant habilement cinq récits, Better Things se déploie à partir d’une citation initiale très explicite du climat ambiant : "La vraie vie était difficile dans le meilleur des cas." Centré sur l’univers d’adolescents tentant de fuir la réalité d’un quotidien vide à travers la toxicomanie (avec Liam McIlfatrick dans le rôle principal), l’agoraphobie (Rachel McIntyre) ou des amours sans avenir, le long métrage à l’intrigue et aux dialogues minimalistes aborde parallèlement la génération de leurs grands parents (une femme mourante et un vieux couple en crise de communication). Autant d’existences en équilibre précaire, paraissant sur le point de se désagréger, alors qu’un simple rideau semble seulement les séparer de la lumière.

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Véritable documentaire sur les drogues, de la fumette au shoot en passant par les pilules, de l’attente de la dealeuse locale à la consommation détaillée des produits (âmes sensibles s’abstenir), ce "Short Cuts" porteur d’espérances très fragiles en une vie qui semble de peu de poids dans cette atmosphère mortifère, brille cependant avec éclat sur le plan de la mise en scène. De la maîtrise des changements de rythme travaillés au montage à une esthétique très réussie en lumières naturelles, Duane Hopkins dévoile une singularité et un talent que le futur confirmera sans aucun doute.

Produit par les Britanniques de Third Films en coproduction avec leurs compatriotes de Wellington Films et Brocken Spectre, ainsi qu’avec les Allemands de Flying Moon Filmproduktion, Better Things (dont le scénario avait remporté le Prix Media Festival de Cannes 2004) a bénéficié entres autres du soutien du UK Film Council et de Film Four. Vendu à l’international par la société française Celluloid Dreams, il sera distribué dans l’Hexagone par Memento et au Royaume-Uni par Soda Pictures.

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