21/03/2011

Comme chaque année depuis 1998, la jolie ville autrichienne de Graz marque le retour du printemps en devenant pendant une semaine la capitale du cinéma national à travers le festival Diagonale (22-27 mars), événement dynamique favorisant le dialogue dirigé par Barbara Pichler qui accueille chaque année quelques 1300 professionnels accrédités et environ 25 000 spectateurs. Pendant cette édition, les quatre cinémas participant proposeront 183 films et vidéos dont 39 en avant-première mondiale. Le gala d'ouverture, qui aura lieu demain, donnera lieu à la remise à Senta Berger du Grand Prix Diagonale de l'interprétation.

Trois longs métrages de fiction seront présentés en avant-première mondiale dans la cadre du programme principal. Mörderschwestern, de Peter Kern, avec notamment Helmut Berger, promet de faire sensation : il s'agit en effet d'un film interactif librement inspiré de meurtres commis par les infirmières d'un hôpital de Vienne qui, en lui donnant l'occasion de décider qui vit ou meurt en pressant un bouton, transforme le spectateur en meurtrier. Persona Beach, de Georg Tiller, donne une suite virtuelle à la vie d'Ingmar Bergman en explorant l'île de Fårö. Dans TAPE END, Ludwig Wüst joue quant à lui à coups de minimalisme avec les limites de ses acteurs.

Le public autrichien pourra également découvrir Adams Ende de Richard Wilhelmer et deux sélections berlinoises : Folge mir de Johannes Hammel, superbe collage cinématographique en noir et blanc sur la vie d'une famille (Forum), et Die Vaterlosen [+lire aussi :
critique
bande-annonce
fiche film] de Marie Kreutzer, pastoral récit des retrouvailles de toute une progéniture adulte à la mort d'un père hippie à la fois prodigue et égoïste (Panorama). Le documentaire, genre de prédilection du cinéma autrichien, aura la part belle, avec une quinzaine de nouveaux titres dont le dernier film de Nikolaus Geyrhalter (Notre pain quotidien), Abendland, qui parcourt l'Europe la nuit et retrouve ce faisant les travers du monde occidental.

Un panorama de 21 titres sortis sur les écrans cette année permettra aux festivaliers d'appréhender la variété de la production autrichienne, avec notamment Black Brown White d'Erwin Wagenhofer, Mein bester Feind [+lire aussi :
bande-annonce
making of
fiche film] de Wolfgang Murnberger, avec Moritz Bleibtreu et Georg Friedrich en duo nazi/juif (lire l'article), ou encore Die unabsichtliche Entführung der Frau Elfriede Ott d'Andreas Prochaska (le très populaire auteur des deux Trois jours à vivre [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film]).

On peut aussi citer parmi les sections du festival celles consacrées au court métrage, au cinéma expérimental, au film d'animation, ou encore aux coproductions internationales avec participation autrichienne (Spectrum). La rétrospective de l'année est consacrée au réalisateur viennois Peter Tscherkassky et l'hommage de l'année à la directrice de la photographie Elfi Mikesch, ce qui coïncide bien avec l'attention toute spéciale qu'accorde cette édition aux femmes, des pionnières du cinéma autrichien aux exploratrices de l'animation.

Le programme est complété par de multiples discussions, ateliers et événements parallèles, ainsi que par des rencontres réservées à l'industrie. La cérémonie de remise des prix (d'une valeur totale de 150 000 euros) aura lieu le 26 mars à l'Orpheum.