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FILMS Italie

Sa Sainteté stresse dans Habemus papam

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Dans une Chapelle Sixtine restée dans le noir par accident, les cardinaux appelés à élire le nouveau pape trépignent et soupirent nerveusement. Rien de bien solennel en somme : tandis que dehors, sur la Place Saint-Pierre, les fidèles attendent, des cierges aux mains, la fameuse fumée blanche, les ecclésiastiques semblent terrorisés. "Seigneur, je t'en prie, pas moi", est l'invocation qu'on lit sur leurs visages préoccupés et dans leurs regards en coin.

Personne ne veut être le nouveau pape ; la responsabilité est trop lourde et la compétition trop féroce. Cette sur cette scène, grotesque et significative à la fois, où les cardinaux "désobéissants" récitent leurs prières et leurs "pas moi" dans toutes les langues du monde en même temps souverain pontife, que s'ouvre le nouveau film de Nanni Moretti, que tout le monde attendait avec impatience. Habemus papam [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Nanni Moretti
fiche film
]
est l'histoire d'un homme d'église qui, une fois élu souverain pontife, panique devant la charge qu'il a de gérer un milliard d'âmes.

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Habemus papam, qui vient d'être sélectionné en compétition à Cannes (la nouvelle est arrivée à la fin de la projection du film pour la presse italienne), raconte le trouble et l'inadéquation qu'on peut ressentir devant le pouvoir. Le rôle de ce pape triste est interprété par un Michel Piccoli fatigué et souffrant. Moretti, plus morettien que jamais, incarne le psychanalyste qui le prend en charge (le fait qu'être le meilleur de tous est une condamnation est un des grands motifs du film). "Difficile de dire à qui je me suis identifié, commente le réalisateur (lauréat de la Palme d'or en 2001 pour La stanza del figlio), probablement au psychanalyste comme à ce pape dépressif, un pape que je voulais voir déambuler en civil dans Rome, prendre un bus, aller au théâtre".

Piccoli et Moretti sont entourés d'un bon groupe de pittoresques prélats provenant des cinq continents, un melting pot utile pour improviser un tournoi de volley ball dans les cours du Saint Siège, un tournoi arbitré par Moretti lui-même qui promet de devenir une séquence culte. C'est là en effet que ces prélats semblent le plus humains : certains fument, d'autres jouent aux cartes ; un gourmand mange un dessert à la crème tandis que s'enchaînent des trouvailles et répliques cinglantes qu'apprécieront les fans de Moretti. Comédie et drame, scènes de masse et moments solitaires, sont présentés en alternance dans des décors somptueux – le film a été tourné entre le Palais Farnese (siège de l'Ambassade de France à Rome), la Villa Médicis et les studios Cinecittà, où ont été reconstruites la Chapelle Sixtine et la Salle Regia.

Habemus papam, qui a coûté 8 millions d'euros, a été produit par Sacher Film et Fandango en collaboration avec Rai Cinema et en association avec Le Pacte. Le film sortira sur 460 écrans italiens le 15 avril, distribué par 01 en collboaration avec Sacher Distribuzione.

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(Traduit de l'italien)

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