email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

Luigi Sardiello • Réalisateur

Interview

Le pâtissier de Luigi Sardiello a ouvert le 14ème Festival du cinéma européen de Lecce 2013. Le film, avec Antonio Catania en tête d’affiche, a gagné le prix Cinecibo

mp4 (640x360) [16 MB]

Copiez et collez le code dans votre html pour intégrer cette vidéo, assurez-vous de bien créditer Cineuropa :

Cineuropa : Comment vous est venue l'idée du Pâtissier [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Luigi Sardiello
fiche film
]
?

Luigi Sardiello : L'idée était d'évoquer un personnage qui est spectateur de sa propre vie, un candide qui n'a jamais eu de rapports avec le monde extérieur et qui par le jeu du destin se retrouve à devoir faire le point sur sa vie, avec ses séductions mais aussi ses côtés obscurs. Il me fallait un métier métaphorique et la pâtisserie, avec le blanc de ses ingrédients, ses couleurs saturées et nettes, la précision et la circularité de ses gâteaux, m'a semblé parfaite pour représenter la candeur du personnage.

Qui est Achille et pourquoi décide-t-il de se lancer dans cette aventure ?
C'est un homme qui ne prend pas de décisions. Il est pâtissier et sa vie se déroule entièrement dans son laboratoire de pâtisserie. C'est une vie protégée, tranquille et isolée du monde. Il n'a d'autre contact avec l'extérieur que ceux qu'entraîne sa profession. En somme, c'est un homme qui s'est créé un microcosme de tranquillité. Cela dit, chacun de nous a des secrets et un côté obscur qu'on ignore souvent soi-même.

Comment en êtes-vous venu à choisir Antonio Catania pour le rôle principal ? Comment l'avez-vous dirigé ?
Il me semblait parfait pour ce rôle de candide. La première raison, c'est qu'il avait le physique du rôle (en français dans le texte, ndlr.). La deuxième, c'est que c'est un acteur dont j'ai toujours été fou, c'était un rêve pour moi que de travailler avec lui. Il est des acteurs qu'il faut plus rassurer, qui veulent plus d'indications. Avec d'autres, il suffit de leur parler du film et de faire confiance à leur intuition. Catania et Fantastichini appartiennent à la seconde catégorie. J'ai travaillé avec eux sur les caractéristiques de leurs personnages pendant la phase de préparation du film, de sorte qu'une fois sur le plateau, ils étaient déjà dans leurs peaux.

En termes de style, de quels films vous êtes-vous inspiré et quelles ont été vos références ?
Je voulais faire un film noir atypique, un film noir italien. Mon idée était de créer des atmosphères, comme le veut le genre, et puis de croiser le genre avec d'autres. Le film propose des incursions dans la comédie qui peuvent surprendre un peu le spectateur qui s'attend à un film classique. Il comporte aussi des incursions dans le surréalisme, dans l'inexpliqué. Il réflète en outre l'ambition de mener une petite réflexion existentielle. Mes références sont Mario Monicelli, la grande comédie à l'italienne, Vittorio De Sica... Hitchcock et Truffaut aussi.

En tant que professeur d'écriture de scénarios à l'Université de Rome, quels conseils donnez-vous à vos étudiants ?
Mon conseil est que toutes les activités artistiques, à commencer par l'écriture, ne sont pas des activités anarchiques. Les étudiants croient souvent qu'écrire un film rime avec liberté absolue, alors que le travail de l'artiste, au contraire, c'est de donner une précision à l'imagination et de la rapporter à un canon – qui n'est pas nécessairement défini par les autres, mais peut dépendre de notre style. L'écrivain prend les idées et il les fait tenir sur 120 pages. De la même manière qu'un peintre inscrit ses idées dans un cadre.

Vous avez commencé votre carrière avec Pupi Avati. Qu'avez-vous appris de lui ?
La capacité d'aborder mes sujets avec délicatesse et légèreté. Un sujet en soi n'est si lourd, ni léger, tout dépend de la main qui le transmet aux autres, or Avati a toujours eu cette manière enlevée de manier des thèmes parfois durs. C'est ce que j'espère avoir fait dans ce film.

À quel genre votre prochain film appartiendra-t-il ?
Dans mon prochain film, j'aimerais bien parler de vieux qui ont la forme malgré leur grand âge et respirent même plus la vie que les jeunes qu'on voit en Italie. Il y aura de nouveau une touche de comédie dedans. J'ai envie de raconter des histoires sérieuses sous couvert d'autre chose. La comédie est essentielle pour évoquer des sujets mélancoliques et tristes.

Lire aussi

Privacy Policy