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Cannes 2024

Country Focus: France

Le CNC présente son Aide aux cinémas du monde à Cannes

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- CANNES 2024 : Le budget du programme français a été augmenté, ce qui consolide son rôle fondamental dans le soutien des coproductions internationales

Le CNC présente son Aide aux cinémas du monde à Cannes
Jérémie Kessler pendant le débat

Une des conférences organisées par le CNC au Festival de Cannes cette année était dédiée à l'Aide aux cinémas du monde (ACM), un des programmes les plus emblématiques de l'institution, selon Jérémie Kessler, directeur des Affaires européennes et internationales en son sein. Avec un groupe de quatre personnes, il a discuté des aspects pratiques, des défis et, surtout, des côtés les plus enrichissants de la production internationale. Les intervenants à la table ronde comprenaient deux productrices, Marianne Dumoulin de JBA Production et Marie Balducchi d'Agat Film, toutes deux très aguerries à la coproduction internationale et très liées à l'ACM, puisqu'elles font partie des jurys qui évaluent les projets. Un troisième producteur, Weijie Lai d'E & W Films (Singapour), qui présente deux films à Cannes (Viet and Nam [+lire aussi :
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à la Quinzaine des Cinéastes), a participé à la discussion. Enfin, le réalisateur brésilien Marcelo Catelano, dont le deuxième long-métrage, Baby, est au programme de la Semaine de la Critique, faisait également partie du groupe.

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Avant que les invités sur scène ne partagent leur expérience de la coproduction avec des pays différents, Michel Plazanet, directeur-adjoint au CNC, a commencé par une courte introduction sur le fonctionnement de l'ACM, non seulement pour rappeler aux présents ses éléments principaux, mais aussi pour faire part à l'audience des dernières adaptations apportées dans son modus operandi. L'aide, lancée en 2012, est gérée conjointement par le CNC et l'Institut français. Ses trois objectifs principaux sont d'"encourager la diversité du cinéma du monde" et la "coproduction avec la France” et de “promouvoir l'arrivée de nouveaux cinéastes". D'autres fonds européens ont des approches similaires, à savoir le Fonds Hubert Bals, le World Cinema Fund et Visions Sud Est. L'ACM est celui qui dispose du budget le plus important, a fait observer Plazanet, et il vient d'être augmenté pour 2024, pour passer à 6 millions d'euros. La somme maximum qui peut être accordée à un projet a également été revue à la hausse pour passer à 500 000 € dans le cas de l'aide avant réalisation et 70 000 € dans celui de l’aide après réalisation. Sur ses plus de 12 ans d'existence, l'ACM a reçu 4500 candidatures et décidé d'épauler 634 projets. Ceci a donné lieu à des coproductions avec 111 pays en tout.

Ce portefeuille particulièrement vaste est certainement une des caractéristiques que l'ACM cherche à maintenir. S'agissant des catégories de projets soutenus, l'objectif était d'élargir la sélection des formats pris en compte au-delà des longs-métrages de fiction. En effet, sur les 634 projets au tableau de l'ACM, seuls 78 étaient des documentaires et neuf des films d'animation – c'est en particulier dans le champ de l'animation que l'ACM souhaite se développer. Pour le moment, seuls les longs-métrages sont éligibles, mais dans tous les genres. Un autre objectif, pour les années à venir, est de maintenir la tendance positive en termes de pourcentage de réalisatrices soutenues. En 2023, il a été de 41%, le plus haut depuis la création de l'ACM.

En plus d'augmenter le budget, une autre réforme technique a été mise en place. Le soutien financier pour une coproduction est lié à l'obligation de dépenser une part minimum de l'aide sur le territoire français. Ceci vaut à différents stades du projet, par exemple pendant la post-production, et peut aussi envelopper le coût de techniciens et talents français, ainsi que les locaux mobilisés pour fabriquer le film. Le pourcentage de l'aide à dépenser en France est de 60% minimum. Pour ce qui est des projets soumis, le règlement de l'aide précise qu'elle peut aller vers les dépenses de production ou de post-production, mais que le même projet ne pourra être soutenu que pour une de ces étapes. De plus, l'aide à la post-production ne sera accordée qu'aux projets ayant soumis leur candidature pour les étapes précédentes mais sans succès. En d'autres termes, les projets ne peuvent candidater que pour l'aide à la post-production.

Pour ce qui est des critères d'éligibilité, pas de changements dans les critères en place. Les projets montés comme des coproductions entre la France et n'importe quel autre pays son éligibles. Les réalisateurs français peuvent appliquer ce critère à leurs projets aussi, quand le film est tourné dans une langue autre que le français. Sinon, conformément à l'objectif premier de l'ACM qui est de soutenir les coproductions entre la France et n'importe quel autre pays, les projets soumis doivent avoir au moins un producteur français et un réalisateur étranger. Dans tous les cas, c'est le producteur français qui reçoit le soutien financier accordé. La langue du film doit être soit celle du pays du réalisateur ou celle du pays où l'histoire se passe. C'est une mesure importante qui a pour fin d'éviter les projets réalisés uniquement à des fins commerciales et d'assurer la diversité culturelle du cinéma.

Plazanet a conclu en détaillant le processus de sélection pour les projets. Il implique trois collèges distincts : le premier collège est compétent pour les demandes d’aides avant réalisation pour les premiers et deuxièmes longs-métrages d’un réalisateur, le deuxième collège pour les demandes d’aides avant réalisation pour les films de cinéastes plus expérimentés, le troisième collège pour les demandes d’aides après réalisation. Le fait qu'un collège soit spécifiquement dédié aux réalisateurs en début de carrière est très important pour l'ACM, a précisé Plazanet : il peut de fait attribuer la moitié du montant disponible pour les aides avant réalisation.

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(Traduit de l'anglais)

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