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“Quand l'histoire a une dimension personnelle, elle a la capacité de devenir universelle”

Dossier industrie: Tendance du marché

Elisa Heene • Productrice, Mirage

par 

La productrice belge nous explique qu'elle aime miser sur des projets passion

Elisa Heene • Productrice, Mirage

On doit déjà à la productrice belge Elisa Heene Holly [+lire aussi :
critique
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interview : Fien Troch
fiche film
]
, de Fien Troch, qui a fait sa première en compétition à Venise. La fondatrice de la société Mirage se prépare à présent à rallier Cannes pour participer au programme Producers on the Move de l'EFP-European Film Promotion, et continuer de faire du cinéma d’auteur.

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Cineuropa : Pensez-vous que Holly est un bon exemple du genre de film que vous voulez faire ?
Elisa Heene :
La manière dont j’aborde mon travail à moins à voir avec les projets qu'avec les talents qui les font. Bien sûr que c’est un bon exemple. Je suis vraiment fière de ce film, mais je suis encore plus fière de la réalisatrice qui l'a fait. Je cherche toujours des gens qui ont un regard différent et qui veulent raconter des histoires avec une pertinence sociale, des histoires sur le monde dans lequel nous vivons. Holly combinait toutes ces choses.

Mirage est une société que vous avez fondée. Son site web parle de cinéma d’auteur. La plupart des gens ont peur de ça ; ils ont peur que les "auteurs" en question ne les écoutent pas.
Je n’ai jamais eu le sentiment que les gens avec lesquels je travaillais n’étaient pas ouverts à d’autres opinions. C’est vraiment une expérience partagée, de développer et fabriquer un film, ça se fait ensemble. Nous parlons de tout : du développement de l’histoire, de l'équipe de scénaristes ou de consultants dont nous avons besoin pour amener le scénario là où nous le souhaitons, des stratégies de financement, du casting et des équipes que nous voulons embaucher sur le tournage. Bien sûr, un ou une cinéaste plus expérimenté(e), comme Fien, a déjà des gens avec qui il ou elle aime travailler, mais la collaboration est la clef.

Vous avez coproduit Summerlight… and Then Comes the Night [+lire aussi :
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fiche film
]
, un projet qu'Elfar Adalsteins tenait à faire depuis longtemps. Est-ce que vous aimez bien participer à quelque chose qui est aussi spécial pour son auteur ?
Je trouve assez galvanisant de travailler sur des projets qui comptent autant pour leur auteur, oui, mais j’ai aussi besoin d'être touchée par l’histoire ou la personne. C’est juste très excitant de travailler sur des projets qui sont aussi personnels pour leur auteur, car ils sont généralement très authentiques.

L’idée de ce que fait un producteur est en train de changer en Europe en ce moment. C'est forcé : le secteur aussi change. Quelles qualités faut-il avoir pour être producteur, ces temps-ci ?
Personnellement, je pense qu’il est important d’être flexible. Les choses changent très vite, et nous devons nous adapter aux nouvelles circonstances et à chaque projet séparément, parce que tous les projets ont des besoins différents. Il faut par ailleurs être inventif, y compris en termes de financement. Je pense vraiment qu’il est crucial de garder l’esprit ouvert et d’essayer de nouvelles solutions. Suivre les tendances du marché est difficile. Il change tellement, et les gens consomment les contenus différemment, mais je suis sûre que nous allons bientôt retrouver un bon équilibre. Je n’aime pas être pessimiste, je crois qu’il y a un futur pour le cinéma. Il va juste évoluer, et nous devrons suivre ce même mouvement.

Nous savons que les coproductions internationales sont la nouvelle voie. Est-il fondamental de faire plus attention à ce type de collaborations ?
Sans coproductions, je ne pense pas que j’aimerais autant mon métier. C’est tellement important pour les projets, mais c’est aussi tellement enrichissant, d’avoir un réseau de collègues européens qui partagent la même passion. Ça peut apporter tellement au film et à votre vie professionnelle. Participer à des ateliers comme celui-ci (j’ai aussi fait EAVE) est très précieux. On se rend compte qu’on a des problèmes similaires, et on peut partager un peu ce "fardeau". On rencontre des gens aux idées similaires qui ne sont pas vos concurrents directs.

Il semble que vous n’avez pas peur de changer de genre et de style. Sur quel genre de projet vous concentrez-vous en ce moment ?
Je suis en train de finir Skiff [lire l'article]. C'est le deuxième film de Cecilia Verheyden et son premier projet personnel. Elle a développé cette histoire elle-même et elle l'a coécrite [avec Vincent Vanneste]. Ensuite, il y a le premier long-métrage de Leni Huyghe, qui s'intitule Real Faces. C'est aussi un film d’auteur. Je développe aussi son nouveau projet, Nightshade, un film de genre élevé qui propose une approche féministe de la sorcellerie. Je travaille aussi sur le prochain film de Fien.

Le "genre élevé" a clairement le vent en poupe en ce moment. Avez-vous remarqué cela aussi ?
Oui, je crois que ça a beaucoup changé. Par exemple, en parlant de nos projets pour préparer Producers on the Move, on sentait déjà l’intérêt suscité par Nightshade. Les gens ne méprisent plus le cinéma de genre. Dans tous les cas, quand il y a un aspect personnel à l’histoire, quand il a une authenticité, il a la capacité de devenir universel. Nous sommes tous des êtres humains, nous avons tous des émotions similaires. Quand quelqu’un est capable d’exprimer tout cela de manière intelligente, ça devient une chose à laquelle d'autres peuvent se rapporter aussi.

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(Traduit de l'anglais)

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