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"Malgré les changements dans l'industrie, le cinéma d'auteur a encore une longue vie devant lui"

Dossier industrie: L’Europe et le reste du monde

Hayet Benkara • Directrice du Nouveau Marché, Festival du nouveau cinéma de Montréal

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La directrice de l'événement industrie organisé à Montréal explique ce qui le rend unique et ce qu'elle souhaite pour le marché cette prochaine décennie

Hayet Benkara • Directrice du Nouveau Marché, Festival du nouveau cinéma de Montréal

Hayet Benkara, la directrice du Nouveau Marché, un événement industrie organisé à Montréal, explique ce qui le rend unique et ce qu'elle souhaite pour le marché cette prochaine décennie.

Cineuropa : Qu'est-ce qui différencie le Nouveau Marché des autres marchés de films, notamment en Europe ?
Hayet Benkara :
Lorsque nous avons créé le Nouveau Marché, nous voulions vraiment apporter quelque chose de nouveau. Nous étions particulièrement intéressés à mettre en avant des projets internationaux et, plus spécifiquement, à explorer ce que signifierait d’amener des marchés internationaux en Amérique du Nord. Notre objectif est d'attirer des projets qui pourraient intéresser les producteurs canadiens et américains. Souvent, les professionnels de l'industrie américaine n’ont pas l’occasion de rencontrer des artistes au début de leur développement, car la plupart des projets qu'ils voient sont déjà en production, en financement complémentaire ou même achevés. Nous souhaitions leur présenter des projets en amont pour qu’ils puissent voir comment ils pourraient y contribuer, que ce soit de manière créative ou financière, afin de rendre ces films plus accessibles et acceptés sur les marchés nord-américains.

Pouvez-vous expliquer le processus de sélection du Nouveau Marché ?
Notre processus de sélection est assez unique. Nous ne faisons pas d'appel à candidatures ; à la place, nous sélectionnons les projets nous-mêmes. Nous nous efforçons de représenter chaque continent, y compris l'Amérique du Nord, l'Amérique du Sud, l'Afrique, l'Europe et l'Asie. Nous choisissons des projets à différents stades de développement – certains très en amont, d’autres plus avancés. Cette flexibilité est essentielle, car nous n’imposons pas d'exigences spécifiques en termes de financement ou de développement. Nous pensons que cela aide les projets à progresser et supprime certains des obstacles typiques qui pourraient autrement ralentir leur évolution. Le prix de 25 000 CAD que nous offrons vise à fournir un soutien significatif pour faire avancer ces projets, que ce soit pour le développement du scénario, la recherche de lieux de tournage ou d'autres besoins de production. Notre processus de sélection inclut également des recommandations de producteurs, d'amis, de collègues et de programmateurs qui connaissent bien les projets prometteurs.

Collaborez-vous avec d'autres marchés de films dans le monde ?
Absolument. C'est quelque chose que nous souhaitons étendre davantage. Nous avons déjà collaboré avec le Lab de Rotterdam, en y envoyant des producteurs pour participer à leurs événements. Nous avons également eu des discussions avec le Festival de Marrakech, car nous sommes très intéressés par le travail avec des cinéastes africains. Cette année, nous prévoyons d'explorer plus avant comment établir ce type de relations.

Comment envisagez-vous l'avenir du Nouveau Marché dans les cinq à dix prochaines années ?
C'est une question difficile, mais à court terme, nous sommes déjà en pleine croissance. Nous avons intégré des projets québécois et canadiens, portant notre sélection totale à 24 projets. Nous aimerions établir une présence plus forte en Amérique du Nord et continuer à nous développer. Cependant, le financement reste une considération importante, car nous invitons tous nos porteurs de projets et invités à participer au marché. Malgré les changements dans l'industrie, le cinéma d'auteur a encore une longue vie devant lui. Les gens veulent voir des histoires qui les interrogent, qui reflètent le monde dans lequel ils vivent. Des plateformes comme ARTE et MUBI peuvent jouer un rôle dans le soutien de ce type de cinéma. Je pense que le public pourrait se lasser du contenu télévisuel traditionnel et commencer à rechercher des histoires qui apportent une signification plus profonde et résonnent avec leur vie.

(Traduit de l'anglais)

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