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“Nous ne formons pas les réalisateurs, producteurs ou monteurs, mais les ingé-son et chefs opérateurs et autres professionnels dans des rôles techniques liés à la photographie et au son”

Dossier industrie: Les écoles de cinéma en Europe

Vincent Lowy et Raïssa Lahcine • Directeur et directrice des relations internationales, École nationale supérieure Louis-Lumière

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Entretien sur les principales opportunités offertes aux étudiants par la prestigieuse école de cinéma française

Vincent Lowy et Raïssa Lahcine  • Directeur et directrice des relations internationales, École nationale supérieure Louis-Lumière

Nous avons interviewé Vincent Lowy et Raïssa Lahcine, respectivement directeur et directrice des relations internationales à l'École nationale supérieure Louis-Lumière, pour discuter des opportunités d’apprentissage principales qu'offre l'établissement à ses étudiants. Cette institution installée à Saint-Denis fait partie du GEECT (Groupement européen des écoles de cinéma et de télévision) et du CILECT (Centre international de liaison des écoles de cinéma et de télévision).

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Cineuropa : Pourriez-vous nous décrire la mission centrale de votre école ? En quoi pourrait-elle intéresser des étudiants internationaux ?
Vincent Lowy :
Nous proposons beaucoup de choses, mais nous avons une identité et une organisation très spécifiques dans le sens où nous ne sommes pas une école de cinéma stricto sensu. Seule la moitié des cursus que nous proposons tournent autour du cinéma, et nous nous concentrons sur les compétences techniques. Nous ne formons pas les réalisateurs, les producteurs ou les monteurs, mais les techniciens du son et les chefs opérateurs et autres professionnels dans des rôles techniques liés à la photographie et au son, comme les éclairagistes et les machinistes caméra. Cet établissement a été fondé il y a près de 100 ans en tant qu’école destinée aux opérateurs de caméra et aux photographes. À l’époque, il n’y avait pas de son – en la matière, les vraies formations sont arrivées après la Seconde Guerre mondiale. Cela fait maintenant vingt ans que nous sommes sous la tutelle du Ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation : nous sommes donc un établissement d'enseignement public. Nous proposons un Master en trois ans et produisons une bonne partie des techniciens qui travaillent dans l’industrie du film.

Raïssa Lahcine : L'école propose plus spécifiquement trois cursus : un pour les ingénieurs du son, un pour les chefs opérateurs et le troisième pour les photographes et les artistes visuels.

L'enseignement est-il entièrement dispensé en français ?
R.L. :
Tous les cours sont en français mais l'été dernier, nous avons organisé notre premier programme estival, où les cours sont en anglais uniquement et ouverts aux étudiants du monde entier. C’est un programme très spécifique lié au son qui se concentre sur l’écriture et la création de documentaires fondés sur le son. Cette initiative sera renouvelée l’été prochain. Nous offrons aussi des modules de formation qui peuvent être suivis de l’étranger : ils sont en anglais et s'adressent avant tout aux professionnels.

Quel est l’équilibre, dans vos cursus, entre la théorie et la pratique ?
R.L. :
Nous nous concentrons principalement sur le développement des compétences techniques. Nous ne formons pas des théoriciens en art, mais des techniciens de haut niveau. Dans le cursus son en particulier, nous combinons connaissances scientifiques et formation technique, de manière à ce que les étudiants puissent ensuite suivre une des trois spécialisations proposées. Certains vont travailler dans le son pour le cinéma, d’autres dans l’industrie musicale et d’autres dans le champ des arts audiovisuels. Le Master en photographie, de son côté, a pour objectif de permettre aux élèves d'acquérir toutes les compétences nécessaires pour devenir des professionnels efficaces. Certains vont travailler avec de grands studios de photographie, certains pourront devenir des documentaristes ou des reporters photo, d’autres pourront faire de la publicité, etc.… Nous mettons tout en oeuvre pour leur offrir les outils dont ils ont besoin pour démarrer directement dans le "monde réel". Certains finissent même par devenir réalisateurs, mais ce n’est pas l'objectif premier de l'enseignement que nous fournissons. En résumé, nos activités sont au carrefour entre technique, sciences et art.

Imaginons que je suis un étudiant qui veut soumettre sa candidature à votre école. Qu’est-ce que je dois faire ?
R.L. :
D’abord, il faut parler couramment français. Ensuite, il faut passer un concours très sélectif. Par exemple, pour le Master destiné aux chefs op, nous avons reçu 500 demandes et seuls seize étudiants ont intégré l'école. Nous sommes un petit établissement : nous avons en ce moment autour de 150 étudiants. Chaque année, nous n’acceptons que 16 étudiants pour chaque Master. Le processus de sélection a un peu changé du fait de la pandémie : une partie s'effectue à présent en ligne. La première phase du processus requiert des étudiants qu'ils préparent un dossier de candidature comprenant une lettre de motivation, un CV, une analyse de film, des exercices visuels et, pour le Master son, un questionnaire qui se concentre sur la spécialité en question. Tout ceci se passe en ligne. La deuxième phase se déroule sur place : les candidats se présentent à un jury qui va décider de leur intégration ou pas. L’entretien comprend des questions générales et techniques, et on peut amener son portfolio. Une fois qu’on a passé toutes ces étapes, si votre prestation est jugée satisfaisante, vous êtes accepté. Puisque nous dépendons du Ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, la formation initiale est gratuite.

V.L. : Les frais de scolarité annuels ne sont que de quelques centaines d'euros et correspondent aux frais administratifs appliqués dans n’importe quel établissement d'enseignement supérieur en France.

R.L. : C’est aussi la raison pour laquelle nous ne proposons pas de bourses, car l’école est gratuite, au-delà des frais de scolarité annuels.

Comment avez-vous adapté vos activités d’enseignement à l’urgence sanitaire ?
R.L. :
Ces deux dernières années, nous avons procédé à différents changements. Pendant la première vague de la pandémie, l'enseignement ne s'est fait qu'en ligne, les facultés ayant fermé de mars à août.

V.L. : Depuis septembre 2020, en revanche, nous sommes restés ouverts. Évidemment, s'il y a des cas de Covid, nous nous mettons en quarantaine et nous nous testons, mais nous sommes parvenus à ne pas avoir de gros clusters, et malgré le récent regain de la pandémie, tout est sous contrôle.

R.L. : Dans la mesure où nous travaillons en très petits groupes, il est facile d’enseigner sans prendre aucun risque. Nous avons la chance d’avoir un vaste espace où les étudiants évoluent en nombre assez réduit.

V.L. : Naturellement, nous devons continuer de porter des masques et de pratiquer la distanciation sociale, mais les risques sont très limités.

De quels équipements et espaces l'établissement dispose-t-il ?
R.L. :
L'école dispose d'environ 7000 m² et nous avons une vaste gamme d’équipements de haute technologie à la pointe. Nous avons des pièces de mixage et de montage, une bibliothèque et des chambres noires ainsi qu'un vaste entrepôt et des espaces studio. Nous avons des espaces d’études spécialisés pour chaque département. La bibliothèque en particulier permet aux élèves de collecter le matériel dont ils ont besoin pour préparer leurs mémoires. En plus des examens pour chaque cours, à la fin du Master, tous les étudiants doivent présenter un mémoire qui comprend et de la pratique artistique, et de la recherche théorique. Chaque année, certains décident de prolonger leur études et de faire un doctorat pour continuer leur recherche théorique.

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(Traduit de l'anglais)

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