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Cannes 2023

Dossier industrie: Animation

L'excellence de l'animation française à Cannes

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CANNES 2023 : Un panel a évoqué les succès de la "French Touch" mais également les difficultés de financement des longs métrages d'animation signés par des auteurs

L'excellence de l'animation française à Cannes
La journaliste Perrine Quennesson, le réalisateur Louis Clichy, Jacques Bled (président fondateur Illumination-Mac Guff), la productrice Valérie Schermann (Akaba) et le vendeur Yohann Comte (Charades)

Le cinéma d'animation à la française se porte très bien. Le mardi 23 mai, le panel "Cinéma d’animation : l’excellence des savoirs faire français", organisé à la plage du CNC au Festival de Cannes, a fait le point sur le secteur. Jacques Bled, fondateur de Mac Guff, racheté par Universal, a cité le succès mondial de Super Mario Bros d'Aaron Horvath et Michael Jelenic : "le film a été fabriqué aux Studios Illumination Paris et a battu le record de la meilleure recette de film d'animation en première semaine." Le secteur de l'animation française est le troisième au monde après les Etats-Unis et le Japon, avec une grande diversité d'auteurs, grâce aux succès nés après Kirikou de Michel Ocelot, à la qualité des écoles, et aussi au festival d'Annecy, qui comptait 13 000 accrédités au marché en 2022.

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L'exportation est une autre force de la fameuse "French Touch", comme le rappelait   Yohann Comte, distributeur international qui a créé Charades en 2018 : "Nous avons eu de la chance : notre société a commencé avec J'ai perdu mon corps [+lire aussi :
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d'Amandine Fredon et Benjamin Massoubre en 2022. L'animation est une valeur sûre à l'export. Et nous avons encore une marge de progression. La langue du cinéma d'animation est universelle et c'est une des raisons de son succès à l'international."

Parmi les 68 projets français soutenus par La Grande Fabrique de l'image annoncés à Cannes (350 M euros d'investissement de l'Etat pour 2030), douze sont des studios d'animation. On y retrouve des grands noms comme Xilam, Team To ou Mikros et des plus récents comme Miam ! et Fortiche. Jacques Bled, qui a siégé dans la commission de cet appel d'offres, le compare au "plan image pour l'animation du Ministre de la Culture Jack Lang en 1984, à l'origine du système d'aide qui a accompagné le développement de nos sociétés depuis quarante ans."

Louis Clichy, issu des Gobelins et co-réalisateur avec Alexandre Astier de Asterix - Le secret de la potion magique [+lire aussi :
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, a souligné la qualité de la formation à la française avant d'évoquer les difficultés pour un auteur de réaliser un film hors franchise et plus adulte : "L'animation reste liée à l'enfance. Mon prochain projet (ndlr Le Corset, Eddy Production) est un film d'auteur pour un public plus large que les enfants. Les membres des commissions auxquelles il a été présenté ont quand même montré les images à leurs enfants pour avoir leur avis !"

Selon Jacques Bled, "la situation évolue, car les plateformes ont de multiples projets de séries d'animation pour adultes. En revanche, en ce qui concerne les longs métrages d'animation pour le cinéma, les chaînes de télévision françaises ne prennent pas de risques."  Une situation bloquée que confirme la productrice Valérie Shermann (Akaba). "Les chaînes investissent peu dans l'animation pour le cinéma, trois films par an en moyenne. Et quand je leur propose un projet, leur première question demeure : "c'est pour quel âge ?" Nous fabriquons le prochain film de Michel Hazanavicius sur la Shoah, La plus précieuse des marchandises, d'après Jean-Claude Grunberg. Les financiers continuent de nous demander si c'est un film pour enfants"

Les budgets des longs métrages d'animation en salle sont aujourd'hui plafonnés. Jacques Bled a cité les exemples de Azur et Asmar [+lire aussi :
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de Michel Ocelot produit pour 12 M euros en 2006, suivi de Dilili à Paris [+lire aussi :
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du même réalisateur financé dix ans plus tard pour 6 M euros sans apport de Canal+ ni de France Télévisions : "le film a rassemblé  700 000 spectateurs en France mais son montage financier a été un pur cauchemar." "On ne peut pas produire un film d'animation à moins de 7 Millions euros mais il est impossible de dépasser le plafond de 8 Millions euros ! résume Yohann Comte. On dit souvent que produire un film d'animation, c'est sauter d'un avion sans parachute et essayer de construire son parachute avant d'arriver en bas."

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(Traduit de l'anglais)

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