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Industrie / Marché - France

Dossier industrie: Tendance du marché

Vincent Maraval : "Le marché de la salle se fait sur l’exception"

par 

Le pilote de Wild Bunch International a donné son éclairage sur la conjoncture aux Rendez-Vous d’Unifrance à Paris

Vincent Maraval : "Le marché de la salle se fait sur l’exception"
Un moment du panel (© Giancarlo Gorassini/Unifrance)

Entouré par Laura Houlgatte (directrice générale de l’UNIC - Union internationale des cinémas), par le réalisateur Dominik Moll (La Nuit du 12 [+lire aussi :
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qui sort demain en Allemagne) et par le distributeur suisse Laurent Dutoit (Agora Films) à l’occasion de la table ronde "Renouer avec les spectateurs de cinéma à l’international" organisée dans le cadre de la Journée de l’export ouvrant les 25es Rendez-Vous d’Unifrance à Paris (du 10 au 17 janvier – lire la news), le célèbre vendeur et producteur Vincent Maraval (Wild Bunch International, sur le point de dévoiler un "rebranding") a livré quelques éléments d’analyse de la conjoncture.

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"Il y une reprise, mais elle n’est pas suffisante. Il y a un retour progressif vers les salles, mais je ne sais pas si ce sera un retour à la situation d’avant, ni à quel rythme cela s’opèrera car d’une part, le cinéma est un marché de l’offre et d’autre part il y a des différences entre les territoires. La vraie question, c’est : à quel niveau et dans quelle économie ? "

"Sur le marché américain, pour le secteur des indépendants, le modèle du streaming a remplacé le modèle traditionnel. Le cinéma indépendant a disparu des salles. Le marché américain est encore plus dépendant des blockbusters. Mais il y a un retour des studios aux sorties salles comme l’a fait Warner avec une fenêtre de un à deux mois pour la salle. Je pense d’ailleurs que ce serait la bonne chronologie en général dans le monde aujourd’hui. Quant au tissu des producteurs indépendants américains, il a disparu car quand on produit pour les plateformes, on n’est plus vraiment indépendant. Par ailleurs, beaucoup sont allés vers la série et il y a donc un trou actuellement. Le cinéma étranger, lui, ne sort quasiment plus dans les salles américaines ou juste pour une exposition publicitaire avant son exploitation en streaming."

"Cependant, sur le long terme, il y a des effets de balancier : on a assisté à l’essor de Miramax, puis il y a eu la disparition des filiales des studios, etc., mais il avait suffi qu’arrive Le discours d’un roi [+lire aussi :
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pour que tout s’inverse. Car sont les exceptions qui livrent la tendance et le marché. Néanmoins, il est possible qu’une certaine typologie de spectateurs, sophistiqués, aisés, ait disparu des salles car ils ont pris de nouvelles habitudes. Mais plus globalement, je pense que le marché américain qui a longtemps été une obsession pour l’exportation des films n’est plus vraiment le marché à regarder."

"On fait comme si les entrées guidaient les prix, mais ce n’est plus le cas depuis une quinzaine d’années, sauf en France avec sa chronologique des médias et ses différents acteurs qui se battent dans un marché dynamique. La vraie question générale, c’est comment monétiser ? Par exemple, Madame Claude [+lire aussi :
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n’aurait pas échappé à des scores minuscules en salles alors que le film a enregistré 20 millions de vues en dix jours sur Netflix. Globalement, les prix de ventes ne baissent pas tellement, mais aujourd’hui, on se garde la possibilité d’un deal global, ce qui ne veut pas forcément dire du streaming comme l’a montré notre deal avec Focus Features pour Armageddon Time de James Gray. Ce que nous savons, c’est que le marché de la salle se fait sur l’exception. Et nous misons sur l’exception et nous croyons fermement que nos films peuvent circuler à l’international. D’ailleurs, nous n’amortissons nos films que sur le marché international. Donc, plus nous avons d’éléments que nous estimons favorables, plus nous retenons le film en amont : d’ailleurs pour deux ou trois films de notre line-up, nous avons décidé de ne pas faire de préventes."

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